Message de Monseigneur Christory du vendredi 8 mai 2020. « Jésus est le chemin, la vérité et la vie »
Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,
En ce vendredi 8 mai, nous commémorons la fin tant espérée de la guerre qui fit des dizaines de millions de victimes, soixante-quinze années se sont écoulées, depuis l’Europe a vécu presque partout en paix, et pourtant, alors que nous ne pouvons pas nous réunir devant le monument aux morts de notre commune à cause de la pandémie, plane comme un voile de tristesse sur notre continent qui se cherche un futur sans l’entrevoir. Notre société manque de vue, n’est pas heureuse, consomme à tout va des antidépresseurs, et ne sait plus à quelle sagesse elle peut puiser; alors ressurgissent les abominations du passé, du communisme au fascisme, certes habillés et colorés différemment mais assurément loin de Jésus-Christ, porteuses de conceptions anthropologiques souvent contre nature comme le gender ou le transhumanisme. Là et maintenant, l’Eglise a une place unique pour annoncer la paix et la Salut, le Christ. C’est urgent.
Or notre Eglise, le saint Corps du Christ, est aussi une famille de pauvres gens ! Qui de nous ne le serait pas en réalité ? Jésus parle d’un agriculteur aisé : « Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte. Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence. » (Lc 12,18-19). Or Dieu le traite de fou car le soir même il rendra son âme ! Nous, catholiques, sommes aussi tentés par une vie tranquille, sans vague et sans être dérangé. Ne doit-on pas réaliser que nous sommes bien peu de chose ? Nous sommes pauvres, car nous n’aimons pas assez. Et pourtant nous sommes tellement aimés de Dieu !
Alors quel est notre premier combat ? Jésus ne s’est jamais opposé au pouvoir romain, qui était dans ses lois et ses moeurs bien loin de l’idéal chrétien. Sa parole appelait toujours ses frères à la vraie conversion absolument nécessaire. Devant la chute de la tour de Siloé, qui fit dix-huit morts, Jésus dit à ceux qui pensaient qu’ils étaient pécheurs pour mériter une telle mort : « Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » (Lc 13,5) Hier, je vous parlais de Marie Porte du Ciel. Heureusement que la Vierge nous fait passer la porte car la porte est étroite et « qu’il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. » (Mt 19,24) Voici clairement annoncé que la bataille à livrer dans notre propre Eglise est notre conversion au Christ, dans nos relations, nos vies et nos familles, nos moeurs et notre travail. L’Eglise est toujours à réformer de l’intérieur, soit en chacun de ses membres. Si il y a une victoire à obtenir c’est celle-là.
Hier, nous avons appris avec tristesse que le père Georges Finet, père spirituel de Marthe Robin et fondateur des foyers de charité, a abusé sexuellement de fillettes. Quel drame à nouveau ! Comment comprendre que cet homme, comme d’autres qui ont marqué par leur aura l’Eglise de France il y a quelques décennies, a succombé à ce grave péché ? Comment consoler ces enfants traumatisés par la violence d’un prêtre, venus en ce lieu de fraternité auprès de Notre-Dame des foyers à Châteauneuf de Galaure ? C’est précisément là que j’entendis l’appel de Dieu à être prêtre, fin décembre 1986 lors d’une retraite prêchée par le père Finet. Comment soutenir les membres des foyers consacrés dans le célibat pour le Royaume et vivant là en communauté pour animer des retraites spirituelles qui attirent tant de chrétiens depuis 1936 ? Quelle tristesse pour tous ! Mais il est heureux que la vérité sorte, car la purification et la conversion préparent le rocher de fondation pour reconstruire l’Eglise, et ce rocher est la Parole vécue dans la vérité. L’Eglise souffre du péché de ses membres appelés à la sainteté par l’ordination sacerdotale. Ce péché devient un scandale au sens propre du mot, c’est à dire un obstacle qui fait chuter. Beaucoup tomberont encore sur le chemin de la foi, préférant quitter et vivre loin de l’Eglise parce qu’ils sont dégoutés d’apprendre une telle nouvelle. Comme le Christ doit souffrir et la Vierge Marie pleurer de voir ses enfants s’éloigner de lui. Il est difficile de parler de tout cela car rien ne peut justifier les comportements d’abus sexuels sur des enfants. Nous pouvons en ce vendredi nous mettre à genoux et prier encore et encore le Seigneur de nous délivrer et de ne pas se détourner de nous, car sans lui nous ne pouvons rien faire, sans lui nous sommes perdus.
L’œuvre de l’Esprit Saint est de nous faire reprendre le bon chemin. Le tentateur nous conduit sur des voies sans issue. La volonté du Père du Ciel est de nous conduire à la vraie liberté par le chemin difficile de la suite du Christ. Il est « le chemin, la vérité et la vie. » (Jean 14,6) Soyons courageux et fidèles. Nous sommes dans une barque malmenée par la tempête comme ce fut le cas souvent au long des siècles et aujourd’hui encore dans quelques pays où les persécutions antichrétiennes sont fortes. Nous restons confiants sachant par l’expérience que la grâce ne manque pas à ceux qui sont vrais et fidèles. Relevons donc la tête, soyons des hommes et des femmes de prière, bâtissons notre vie sur la charité, espérons toujours au-delà de l’horizon visible des choses, œuvrons dans l’Eglise et nettoyons-la de toutes nos infidélités. Des jeunes gens se donnent dans la mission auprès des pauvres, assistent les personnes fragiles et handicapées. Une nouvelle génération se lève. Nous sommes témoin de la beauté de leurs cœurs saisis par le Christ à qui ils se donnent généreusement. Chers jeunes, l’Eglise vous soutiendra, vous accompagnera, faites lui confiance car la confiance est un don de l’Esprit. Vous souffrez de voir vos ainés trahir le Christ. Nous vous demandons de nous pardonner. Priez beaucoup pour rester dans la lumière. Chassez les oeuvres des ténèbres. Ne craignez pas l’esprit du monde mais opposez vous à ses tentations. Discernez toute chose à la lumière de la Parole de Dieu. Aimez vous ! Le Christ a fait une promesse à chacun de nous : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu’ils contemplent ma gloire. » (Jn 17,24) Vous avez compris que l’ennemi à combattre, c’est toute forme d’adhésion au mensonge en soi-même. Là est la conversion. Là est le chemin de la Vie.
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Et, en ce mois de mai, mois de Marie, nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen
Donnez au Denier de l’Eglise
Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !
Mai, le Mois de Marie
Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.