Message de Monseigneur Christory du samedi 23 mai 2020. « Ne vivez pas chez vous comme avant ! »
Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,
Nous sommes toujours en temps pascal dans la joie de la résurrection. Mais maintenant, en cette neuvaine de prière en vue de la Pentecôte s’est ouvert un chemin très particulier. Les apôtres et les disciples invités par Jésus avant son départ à se mettre en prière et à attendre l’Esprit promis ne savaient pas ce qui adviendrait ni comment cela se ferait. C’est avec une certaine crainte des représailles policières, toujours possibles, qu’ils s’installèrent plusieurs jours au Cénacle à Jérusalem dans une grande salle. Là ils priaient avec ferveur, reprenant les psaumes, se racontant mutuellement toutes les oeuvres accomplies par Jésus, apprenant par coeur ses enseignements pour les transmettre plus tard. Pour nous, il en va différemment puisque nous avons connaissance de ce qui s ‘est passé ce jour de Pentecôte, saint Luc a décrit les manifestations physiques qui accompagnèrent la venue du Saint Esprit, la joie partagée. En eux, tous furent libérés de la peur, ce qui leur qui permit de sortir et d’annoncer la résurrection aux auditeurs qui les entendirent parler dans toutes les langues.
La puissance de l’Esprit commençait là cet élan d’évangélisation qui, depuis deux mille ans, parcourt la planète au grès de l’accueil ou du rejet. Chaque génération doit accueillir à nouveaux frais l’Evangile et entrer dans le projet de vie voulu par Dieu. Nous en sommes les témoins pour aujourd’hui, ici en Eure & Loir ou là où nous vivons.
Nous allons reprendre nos célébrations. Nous les avons espérés depuis des semaines. Le gouvernement donne son feu vert. Cependant il nous faudra respecter les bons gestes sanitaires, le port du masque durant toute la célébration aussi pour la communion, le gel sur les mains dès l’entrée, une distance d’au moins un mètre entre fidèles, la communion dans la main, le geste de paix sans contact. Cela appellera un surcroît d’attention et de fraternité les uns pour les autres, afin que cette limitation ne soient que physique. De cela tous nous seront responsables. J’ai plusieurs fois invité les catholiques à contacter leur curé, à manifester leur disponibilité pour préparer cette reprise. Nos célébrations ne pourront avoir lieu que dans la mesure où cela sera bien organisé par vous laïcs, nos prêtres ayant à se recentrer sur le culte et la prédication. Nous avons espéré une Eglise renouvelée. C’est maintenant ce qui doit être par le jaillissent de la charité et la joie évangélique.
La Pentecôte approche. La vie chrétienne s’appuie sur les dons de l’Esprit Saint. Le premier est toujours le don de la foi. Nous sommes catholiques, car membres de l’Eglise et nous avons accueilli Jésus comme Seigneur de notre vie personnelle et concrète. Sa Parole nous est précieuse, elle donne la Sagesse, elle inspire nos choix. Le Christ est tout. Cela peut être compliqué car nous ne le voyons pas et nous sommes si dispersés par nos multiples tâches et responsabilités. Cependant le vrai disciple est celui qui suit le maître. La foi est un grand don, qui a besoin de rendez-vous, car la relation avec Jésus est faite d’amour, soit d’écoute et de temps passé ensemble. C’est là la richesse de la méditation de l’Evangile. Que faisait-Jésus ? Comment parlait-il ? Quel était son regard sur les autres et les pauvres ? Comment était-il frère des hommes et des femmes qui l’accompagnaient ? C’est cela que nous devons imiter, en nous imprégnant de ce qu’il fut dans sa vie humaine, et notre charité sera alors le rayonnement de sa présence divine en nous vers les autres. La foi ne se perd pas, ce qui se perd c’est la relation, quand nous ne prions pas et quand nous ne nous parlons pas. Pour reprendre les conseils de personnes saintes qui furent des priants et des mystiques, la foi ne se mesure pas à ce que j’en ressens. D’ailleurs dans un couple, nous ne pesons pas à chaque instant l’amour, nous le vivons simplement dans une relation faite de tendresse et de respect, d’écoute et d’accueil. Les sentiments ne peuvent pas être le baromètre de la foi. Ils sont parfois ce petit plus qui nous soutient par pure grâce de Dieu. Quand une personne est hospitalisée comme pour le Covid, il sera fort probable que ses sentiments seront au second sous-sol, qu’elle aura des difficultés pour vibrer d’amour pour ceux qui la soignent, pour ressentir l’amour et la force que donne le Saint Esprit. Cependant si cette personne en a la force et la volonté, elle pourra se tourner vers Dieu, en passant par la Vierge Marie, dans une prière fidèle et simple comme le chapelet, qui ne sera pauvre que par la forme mais qui sera grande par l’intention et le fond. La foi nous fait espérer que tout est vrai, que le Seigneur nous accompagne.
Le second don de l’Esprit qui est le rayonnement de notre foi est la charité dans le sens le plus haut, soit l’amour divin qui passe par nous, à travers nos paroles et nos actes, comme une eau vive déversée par Jésus en nous, un torrent qui ne se tarit pas à qui fuit le péché et désire toujours aimer. Cette charité se fait témoignage qu’un plus grand que soi vit en soi. Saint Paul se voyait avec lucidité et disait que dorénavant c’était le Christ qui vivait en lui. Parfois nous le constatons quand notre parole rejoint en vérité une personne souffrante, quand un geste tombe à pic et compatit. Nous savons que l’Esprit a agi, que nous y sommes pour bien peu, mais nous avons laissé le souffle passer.
Aussi, ce temps de Pentecôte qui permettra à l’Eglise de revivre ensemble la Sainte Messe, se prépare par un effort de prière et de louange. Je ne peux que vous encourager à invoquer quotidiennement l’Esprit Saint pour avoir un coeur prêt, nouveau, un coeur de chair apte à aimer plus largement. Durant le confinement, nous avons pris de belles habitudes de prière en famille ou entre amis par les vidéos. Ne laissez pas cela refroidir. Gardez fidèlement ce que vous discernerez comme important. Il va être exigeant de le faire, d’y être fidèle, mais ce sera la source d’une force intérieure, d’un amour amplifié pour Dieu et votre prochain. Un chant dit « ne rentrez pas chez vous comme avant ». Aussi vous dis-je volontiers la suite : « ne vivez pas chez vous comme avant, changez vos coeurs, cassez vos peurs, vivez en hommes nouveaux ».
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Et, en ce mois de mai, tournons nous vers la Vierge Marie, Reine de la création pour la prier avec l’Angelus :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen
Donnez au Denier de l’Eglise
Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !
Mai, le Mois de Marie
Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.