Message de Monseigneur Christory du mardi 24 mars 2020
Chers amis et diocésains d’Eure et Loir,
Ce matin, en ouvrant les yeux, il nous fut donné de voir un merveilleux lever de soleil. Cela dépend bien entendu de l’orientation de nos fenêtres, mais quel beau signe que la création qui s’éveille et s’illumine. Ce jour sera-t-il un jour nouveau ? L’avons-nous confié à Dieu, en le louant par des chants, en priant la Vierge Marie, ? – Hier un nouveau groupe WadtsApp s’est créé à Lucé pour prier le chapelet, quelle joie ! -Ou encore en reprenant la belle prière que nous adressons à saint Joseph pour tous nos travaux, salariés comme domestiques.
Ô glorieux saint Joseph, chef de la Sainte Famille de Nazareth, si zélé à pourvoir à tous ses besoins ; étends sur notre foyer, notre paroisse, notre famille, notre diocèse ta tendre sollicitude ; prends sous ta conduite toutes les affaires spirituelles et temporelles qui les concernent et fais que leur issue soit pour la gloire de Dieu et le salut de nos âmes. Ainsi soit-il.
L’Evangile de ce mardi vient de saint Jean et nous emmène dans un lieu très beau, la piscine de Bethesda ou encore Bezatha, ce qui veut dire « « maison des deux flots » car il y avait deux sources, piscine qui date du VIIIème siècle avant Jésus-Christ. Il y a là la belle église sainte Anne reconstruite par les croisées sur les ruines d’une basilique byzantine. Ce lieu est porteur d’une histoire très particulière, tirée du Protévangile de Jacques présentant Marie et ses parents vivant à proximité du temple. Ainsi plusieurs Pères de l’Eglise du haut Moyen-âge rapportèrent que c’était là la maison de Marie enfant.
C’est aujourd’hui une terre française située au nord du Temple, au bord des murailles de Jérusalem côté est, donc orientée vers la vallée du Jourdain qui est près de 1000 mètres plus bas. Elle fut offerte à l’empereur Napoléon III par le sultan ottoman Abdülmecid Ier, en 1856 en remerciement de l’intervention française lors de la guerre de Crimée qui venait de s’achever.
A l’époque de Jésus, la piscine était très fréquentée, avec quatre bassins et cinq portiques, lieu important construit par Hérode le Grand dont on connait les ouvrages comme la reconstruction du Temple lui-même. L’eau qui y coulait avait réputation d’être miraculeuse. Mais il fallait s’y plonger quand elle bouillait pour bénéficier de ce pouvoir.
Or un homme était là allongé sur un grabat, malade depuis 38 années, autrement dit pour l’époque, toute sa vie. Comment pouvait-il se trainer jusqu’à l’eau alors que beaucoup guettaient le moment propice ? Là aussi, Jésus voit cet homme – Je le disais dans un message précédent, Jésus a toujours ce charisme du Saint Esprit de voir ceux qui sont ignorés, ceux qui deviennent comme le décor de la vie commune, on s’habitue à les voir, presque comme si ce fut son karma ! – Jésus lui demande simplement « veux-tu guérir ? » et curieusement n’attend pas la réponse. Que pouvait répondre ce pauvre dans son état ? Pouvait-il juste espérer guérir ? Jésus ne provoque pas la foi de cet homme, ne demande point à ce grabataire de se prononcer, et sa guérison advient miraculeusement sans même une prière audible faite par Jésus vers son Père. Juste un commandement « prends ton grabat et marche ». Jésus vient et lui offre une vie nouvelle.
L’eau est souvent présente dans les histoires bibliques. Il faut dire que dans un pays chaud et sec comme la Terre Sainte, elle a une grande valeur. Nous aussi commençons à mieux veiller sur notre consommation. Jésus rencontre au puits la samaritaine pour lui donner son eau vive. Nous aussi sommes baptisés dans l’eau et nous en recevons une vie nouvelle. Ce mardi nous lisons comme première lecture de la messe la vision donnée par le prophète Ezéchiel de l’eau qui coule du côté oriental du Temple et qui s’en va vers la Mer Morte tout en fertilisant la vallée de Ein Guedi, lieu où le roi David écrivit le Cantique des Cantiques, ode à l’amour humain entre un homme et sa bien-aimée, préfiguration de l’Amour que notre âme recherche auprès du Seigneur, son bien-aimé. Cette vision du prophète anticipe la mort dramatique de Jésus crucifié quand le soldat voulant vérifier sa mort lui transperce de sa lance le côté droit et va jusqu’au coeur. Alors par la plaie béante couleront du sang et de l’eau, signe du don de la vie fait aux croyants par les sacrements. Le côté de Jésus est bien devenu le côté du vrai Temple, son corps, qui s’offre en sacrifice pour nous donner sa vie et nous conduire à travers la mort jusqu’à la résurrection. C’est déjà dans la mort de Jésus le signe que la Vie a la victoire sur la mort. La résurrection et les apparitions aux disciples seront le sommet de la passion, commencement d’une humanité réconciliée et promise à la Vie Eternelle.
Prenons le temps de nous rappeler notre baptême. Pour ceux qui sont en famille, pourriez-vous ressortir les photos du baptême de vos enfants pour leur commenter et expliquer quel don ils reçurent ? Le baptême est une réalité bien présente. Nous sommes baptisés et la grâce nous est donné pour ce jour. Accueillons la.
J’aimerais ajouter une intention pour cette journée. Nous avons prié pour les soignants et devons continuer. Prions pour les personnes qui nous servent, notamment dans les magasins restés ouverts, qui réapprovisionnent ou qui sont aux caisses. Si nous y passons, ayons pour elles une belle parole de remerciement.
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Et nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’angelus :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen.
Mgr Philippe Christory
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