Message de Monseigneur Christory du 28 mars. Bénédiction du Pape ‘urbi et orbi’

Chers amis et diocésains d’Eure et Loir,

Le saint Père François nous a enseignés hier vendredi soir depuis la place saint Pierre, puis il nous a bénis avec le saint Sacrement en traçant le signe de la Croix vers la ville de Rome et le monde entier, ubi et orbi. Etonnement, alors qu’en Eure & Loir, nous étions gratifiés d’un beau soleil, une tempête de pluie s’abattait sur la place saint Pierre où le pape se tenait seul. L’Evangile qu’il a commenté fut celui de la tempête apaisée (Mc 4, 35-41). Jésus est dans la barque avec les disciples apeurés affrontant le vent sur le lac de Galilée. Le Seigneur dort et semble désintéressé des émotions de peur qui envahissent les disciples. Chacun est très seul au fond de lui-même s’ils forment une équipe de marins expérimentés. Le danger est grand. N’est-ce pas parfois le sentiment des soignants qui voient combien leur équipe médicale est nécessaire pour faire face à l’afflux des malades mais qui pourtant peuvent être seuls au fond d’eux-mêmes devant la souffrance et la maladie d’un patient jusqu’à le voir mourir ?

En ces semaines de confinement, il y a évidemment la peine de ceux qui ne peuvent pas visiter un proche dans une maison de retraite ou à l’hôpital et qui se sentent tellement impuissants et laissés de côté. Pourtant notre tradition n’est-elle pas d’accompagner la fin de vie pour apporter du réconfort ?

Ce samedi, j’ai pensé qu’il était plus avisé de vous proposer quelques passages du saint Père François car cette célébration était destinée à apporter de l’Espérance au monde entier, et que beaucoup n’ont pas pu l’entendre en direct. Relisons le ou écoutons le :

L’Evangile commence par « Le soir venu » (Mc 4, 35). Le pape nous dit : « Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. »

Le pape explique : « La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. » 

François nous entraine à nous tourner vers Dieu : « Seigneur, ce soir, ta Parole nous touche et nous concerne tous. Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissés absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons : “Réveille-toi Seigneur !”. »

Alors le pape parle du temps du choix, celui de la vie, de la vérité, de la fraternité. Il nomme ceux et celles qui oeuvrent pour les autres, soignants certes mais aussi tant de professionnels dont l’activité demeure nécessaire à la nation. Il cite saint Jean « Que tous soient un » (Jn 17, 21) et ajoute : « Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insufflent l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la coresponsabilité ! » 

Et voici la question centrale du Christ aux disciples : « Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». 

« Le début de la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas autosuffisants ; seuls, nous faisons naufrage : nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs avaient besoin des étoiles. Invitons Jésus dans les barques de nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas naufrage. Car voici la force de Dieu : orienter vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses tristes. Il apporte la sérénité dans nos tempêtes, car avec Dieu la vie ne meurt jamais. »

Le pape mentionne ensuite la Croix. La Croix généralement, nous la repoussons. Pourtant le Christ a dit aux disciples « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 24) Aussi le Pape François commente : « Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre : par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail : par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance : par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur. » 

Il explique : « Embrasser la croix, c’est trouver le courage d’embrasser toutes les contrariétés du temps présent, en abandonnant un moment notre soif de toute puissance et de possession, pour faire place à la créativité que seul l’Esprit est capable de susciter. C’est trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. »

Que retenir pour nous-mêmes de ces propos du Pape François ?

Il y a une tempête certes. Mais nous sommes ensemble et Jésus est bien présent, nous laissant le soin de nous unir autour de sa Parole, et de choisir de marcher avec lui pour les soins aux personnes et les tâches à accomplir en vue du bien commun. Aller jusqu’à embrasser la croix – je me souviens de sainte Rita qui priait un crucifix en main en y voyant tout l’Evangile et en embrassant le Christ son bien-aimé – car la croix est devenue le signe de l’Amour total offert pour nous sauver. Ô Seigneur, par ta croix, tu nous rends la vie ! 

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. 

Et nous nous confions à la prière de la  Vierge Marie, avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :

Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen. 

Ce dimanche, vous aurez la messe audiovisuelle prévue par plusieurs paroisses du diocèse. Nous espérons peut-être – technique en cours d’installation – la retransmettre depuis la cathédrale de Chartres sur le site chartres.live. Vous pourrez la suivre sans faute sur Radio Grand Ciel à 11h. 

Il vous est dorénavant possible de donner à la quête en ligne, soit depuis l’application smartphone la Quête, soit sur le site https://jedonnealeglise.fr/9543f879-0216-41e0-9001-6ec1d7f02831, où vous indiquerez votre paroisse et le montant. Simple et tellement important pour les paroisses qui ont vu leurs ressources tomber presque à zéro. Bon dimanche demain.

Mgr Philippe Christory
Evêché – 1 rue Saint Eman
28000 Chartres
Maison diocésaine
22 avenue d’Aligre
28000 Chartres
Tél : 02 37 21 19 92 / 07 85 60 80 32

publié par Pierre-André