Message de Monseigneur Christory du 5 avril. Homélie des Rameaux

Homélie des Rameaux – dimanche 5 avril 2020.

Après l’écoute du récit de la Passion, nous entrons de plein pied dans le sacrifice de Jésus. Mais avant de méditer un bref instant sur la violence de ce drame et l’oeuvre de Salut que Jésus réalise, ayons une pensée pour les malades et les morts, ceux du virus, mais aussi tous les autres, car les autres maladies continuent leurs effets. Vous nous avez rejoints pour cette eucharistie sans frontières. Nous formons la grande famille de Dieu, réunie autour de Jésus, et comme durant les premiers siècles où les persécutions revenaient régulièrement comme des vagues violentes, la Maison familiale étaient alors l’église domestique. Ce matin, où que vous soyez, seul ou en fratrie, le Seigneur est là et vous rejoint par sa grâce puisque Dieu n’est limité en rien. Faisons lui confiance pour ce que nous avons à vivre et à supporter. 

Maintenant, nous pouvons nous poser une question : pourquoi tant de mal ? 

On a pourtant vu Jésus, monté sur un petit âne, acclamé par la foule qui agite des rameaux, qui dispose des manteaux sous ses pieds, dans une liesse extraordinaire, qui l’accueille comme un héros. Cette foule aimait son autorité emplie d’amour. Il les guérissait, il ressuscitait leurs morts, il accueillait tous les exclus, il partageait leur pauvre vie, il bénissait.

Alors pourquoi tant de mal ? Pourquoi une arrestation aussi violente ? 

Ce Jésus, homme parfait par l’amour, Dieu caché dans l’humanité afin d’être proche des hommes, qui partage la condition des hommes pour les enseigner et les ramener vers Dieu le Père, est maintenant frappé. Il est condamné parce qu’il dit être Dieu. Ses œuvres le prouvent, seul Dieu peut sauver de la mort, mais les autorités ont le coeur endurci et les yeux aveuglés. 

Alors on l’arrête, on l’insulte, on le flagelle avec de terribles fouets, on le coiffe d’une couronne d’épines, on le condamne à porter une croix si lourde, on l’oblige à monter le chemin du calvaire. Là Jésus expérimente l’abandon total : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il n’y a plus aucune présence ni aucun soutien. « Mon âme est triste à en mourrir ! » Tout est accompli. Jésus remet son esprit au Père. Il est mort. 

Cependant la croix dressée maculée de sang, terrible supplice, devient son trône de Gloire car il offre sa vie pour sauver l’humanité. Seul Dieu pouvait prendre la place des hommes et payer pour eux la rançon du péché afin qu’ils vivent. A Pâques, nous fêterons sa résurrection et nous célébrerons son offrande qui redonne la vie. 

Avec la pandémie, n’est-ce pas le sort des malades, des personnes âgées dans les maisons de retraite ou à leur propre domicile qui font l’expérience de l’abandon et de la solitude, voire de la mort sans être accompagnés par leurs proches ? N’est-ce pas l’expérience des soignants qui se mettent tellement en peine devant la fragilité humaine pour soulager ? L’expérience aussi d’autres personnes qui souffrent parce que leur vie a toujours été difficile ?

Ce drame sanitaire terrible pour l’humanité est heureusement éclairé par la présence de Jésus ressuscité qui est vivant à nos côtés et qui, par son Esprit Saint, se fait le soutien de chacun d’entre nous. Mes amis, frères et soeurs, ne doutons pas de sa présence et de sa tendresse. Accueillons-le. Nous irons plus avant dans la prière, nous mettant à l’écoute de la Parole, si possible en famille ou avec des amis. Oui le Seigneur est là avec nous. 

Amen

Chers amis qui recevez ce message, vous l’aurez compris que ce texte est l’homélie de la messe de ce dimanche en la cathédrale de Chartres. Quelle sensation si particulière de célébrer cette si belle fête des Rameaux sans assemblée de fidèles. Une émotion m’a étreint alors que nous préparions la liturgie avec les prises de vue pour la télévision. Mais il y a cependant cette joie de vous savoir reliés par Internet et donc l’existence de cette prière commune, fantastique réseau de louanges et de chants, dans vos maisons et dans tout ce département d’Eure & Loir, voire au-delà. Nous sommes unis pour porter les intentions de l’humanité, particulièrement les victimes du virus. Beaucoup de vous sont dans une situation complexe qui rend difficile un confinement serein : le veuvage, la séparation conjugale, la maladie ou la dépendance, le logement trop étroit, l’éloignement de ses proches, etc. Mais vous voilà courageux parce que vous avez la foi. Posons ensemble un acte d’espérance et de confiance en la présence du Seigneur qui vient vers nous pour faire sa demeure chez nous. Ouvrez lui la porte et vivez de l’Evangile de la joie en cette belle semaine sainte qui s’ouvre à nous. 

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. 
Et nous nous confions à la prière de la  Vierge Marie, avec l’Angelus :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :

Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen. 

En ce dimanche, comme à chaque messe, vous apportez votre offrande pour la quête, signe de votre participation à la vie de l’Eglise. Vous suivez nos célébrations et vous pouvez faire ce geste avec l’application La Quête qui orientera votre don vers votre paroisse, facile à charger sur votre téléphone ou le site jedonnealeglise.fr. Merci de soutenir votre paroisse qui a besoin de votre générosité pour sa mission. C’est facile et cela remplace les pièces !  Alors osez.

Mgr Philippe Christory
Maison diocésaine
22 avenue d’Aligre
28000 Chartres

Confinement : pour aider le diocèse par la quête en ligne :Vidéo de nos prêtres

publié par Pierre-André