Chemin de croix pour le lundi, le mardi et le mercredi saints

Chemin de croix

Depuis toujours les chrétiens célèbrent la mémoire de la passion et de la résurrection du Christ dans l’attente de sa venue définitive. Tout particulièrement, durant le temps du carême, la méditation du Chemin de croix continue d’ancrer notre prière dans cet événement fondateur. Cet ancrage aide à rendre grâce et intercéder pour le salut du monde, en toutes circonstances.

Chacun saura créer les conditions afin que la prière se déroule dans un climat de paix et dans un lieu préparé : une croix ou un crucifix, des bougies, une icône ou une représentation de la Crucifixion. Comme il n’est pas possible de se déplacer, on peut prévoir 14 bougies que l’on illuminera à chaque station.

Ce chemin de croix peut être prié seul ou à plusieurs selon les possibilités.

Sa célébration pourra rythmer l’entrée dans la Semaine sainte, tout particulièrement le lundi saint, mardi saint et mercredi saint. Il peut également être employé un autre jour.

Ouverture Liturgiq ue :
Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit !

Amen !

Introduction :

La passion des Jésus est unique. C’est celle du Fils de Dieu qui s’est abaissé jusque-là. C’est la mise à mort de l’Auteur de la Vie. C’est le comble du péché et le salut des pécheurs.
Mais, en même temps, la passion de Jésus est celle de tout homme, de toute femme qui souffre injustement, obscurément. « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
La croix ne dit pas l’absence du Père, mais en révèle son infinie présence à notre monde dans le souffle de l’Esprit de force et de réconfort.
En méditant le chemin de croix, nous contemplons le Père, qui livre son Fils dans l’Esprit de leur amour.
En priant le récit de la passion, nous nous unissons au Fils qui se remet dans les mains de son Père.
En suivant le Christ dans sa passion, nous nous tenons, avec toute l’Église, en attente de la plénitude de la manifestation de sa Résurrection.
Dans la confiance, suivons le Christ qui nous invite à passer avec lui, de la mort à la vie !

Hymne : « Mystère du Calvaire »

Mystère du Calvaire,
Scandale de la Croix :
Le Maître de la terre,
Esclave sur ce bois !
Victime dérisoire,
Toi seul es le Sauveur,
Toi seul, le roi de gloire,
Au rang des malfaiteurs.

Tu sais combien les hommes
Ignorent ce qu’ils font.
Tu n’as jugé personne,
Tu donnes ton pardon ;
Partout des pauvres pleurent,
Partout on fait souffrir ;
Pitié pour ceux qui meurent
Et ceux qui font mourir.

Afin que vienne l’Heure
Promise à toute chair,
Seigneur, ta Croix demeure
Dressée sur l’univers ;
Sommet de notre terre
Où meurt la mort vaincue,
Où Dieu se montre Père
En nous donnant Jésus.

Oraison : (Par celui qui préside la prière)
« Dieu notre Père, nous savons que tu aimes sans mesure,
toi qui n’as pas refusé ton propre Fils
mais qui l’as livré pour sauver tous les hommes ;
Aujourd’hui encore, montre-nous ton amour :
nous voulons suivre le Christ qui marche librement vers sa mort ;
soutiens-nous comme tu l’as soutenu,
et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque.
Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles. »
Amen.
On s’assoit.

Station 1 : Jésus est condamné à mort

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Luc (22, 66-71)
« Lorsqu’il fit jour, les anciens du peuple, chefs des prêtres et scribes, se réunirent, et ils l’emmenèrent devant leur grand conseil. Ils lui dirent : « Si tu es le Messie, dis-le nous. » Il leur répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; et si j’interroge, vous ne répondrez pas. Mais désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite du Dieu Puissant. » Tous lui dirent alors : « Tu es donc le Fils de Dieu ? » Il leur répondit : « C’est vous qui dites que je le suis. » Ils dirent alors : « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ? Nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Jésus se tient seul devant le Sanhédrin. Tous ses disciples se sont enfuis. La peur les a vaincus. Ils ont cédé à la lâcheté. Détournant les yeux, ils laissent Jésus affronter, seul, la haine de ses persécuteurs.
Seigneur, nous t’avons abandonné et à cause de cela nous te voyons seul devant tes juges. Mais tu n’es pas seul, tu es accompagné de tous ceux que nous abandonnons sur le bord des chemins de nos vies. Cet homme, cette femme que nous avons rejetée ; c’est en elle, en lui que nous t’avons abandonné. Seigneur, où es-tu ?

Oraison : (par celui qui préside la prière)
Jésus, Christ et Seigneur,
victime innocente,
accueille-nous comme tes compagnons sur la route pascale
qui conduit de la mort à la vie.
Enseigne-nous à vivre le temps présent
en aimant comme tu aimes.
À toi, le juste Juge,
reviennent l’honneur et la gloire pour les siècles sans fin.
Amen.

Station 2 : Jésus est chargé de sa croix

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Jean (19, 17-19)
« Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu-dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha. Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, avec cette inscription : “Jésus le Nazaréen, roi des Juifs”. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
« Le Christ s’approche de sa croix, le corps meurtri, le visage ensanglanté. Il suscite la stupeur et l’effroi. Qui est cet homme ? Est-ce là le Fils de Dieu ?
Maintenant, ton visage ressemble à tous les visages défigurés par la violence, à tous les visages devant lesquels nous nous détournons : cet ivrogne, ce malade mental, ce drogué, ce sans-papier qui se dresse devant nous et révèle notre peur de l’autre. Est-ce que nous sommes pires que d’autres ? »

Oraison :
Jésus, Christ et Seigneur,
ami des hommes,
tu es venu sur terre et tu as revêtu notre chair,
afin d’être solidaire de tout homme.
Regarde notre faiblesse
et donne-nous de ne jamais désespérer de ta miséricorde,
toi qui cherches sans te lasser
ceux qui se détournent de toi.
À toi, Jésus humilié,
la louange et la gloire pour les siècles.
Amen.

Station 3 : Jésus tombe pour la première fois

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Matthieu (26, 39)
« Jésus s’écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant cette prière : ” Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux.” »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Jésus tombe sous la croix et personne ne se penche pour l’aider à se relever. Lui qui a redressé la femme courbée reste écrasé sous le poids de la croix, lui qui a relevé le paralytique reste à terre sans une main secourable : « il en a sauvé d’autres » qu’il se relève lui-même !
Tu t’arrêtes sur le chemin, la charge est trop lourde, comme la nôtre aujourd’hui. Comment continuer quand tout semble inutile ? Quand l’épreuve semble nous écraser et nous laisse désemparés, comment croire qu’il y a un bout au chemin ? Seigneur, avec toi je suis tombé sous le poids de la vie, et dans le silence, je crie vers toi.

Oraison :
Ô Christ,
nous confions à ta miséricorde
nos doutes, nos élans généreux et nos lâchetés,
nos avancées vers toi
et nos difficultés à te suivre.
À toi, Jésus, écrasé sous le poids de nos fautes,
notre louange et notre amour pour les siècles.
Amen.

Station 4 : Jésus rencontre sa mère

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Luc (2, 34-35)
« Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. – Et toi-même, ton coeur sera transpercé par une épée. – Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
La prophétie de Syméon atteint sa plénitude. Marie rencontre son fils sur le chemin de la Croix et l’humiliation de Jésus devient celle de sa mère. Marie avance vers le Calvaire de son fils qui devient son propre calvaire. La souffrance qu’elle partage l’atteint dans la profondeur de sa maternité.
Non, Seigneur, pas mon enfant ! Éloigne la maladie, éloigne la mort, éloigne la délinquance, éloigne la violence qui tue, éloigne la misère qui détruit. Non, pas mon enfant, celui que j’ai mis au monde pour la vie. Est-ce qu’il a mourir de mal vivre ? Je suis impuissante à le garder en vie et j’ai mal de son mal.

Oraison :
Jésus, Christ et Seigneur,
Fils bien-aimé du Père,
nous te confions la révolte et l’incompréhension
des parents qui perdent un enfant.
Tu es présent à leur souffrance comme tu l’étais
quand sur le chemin tu rencontras ta mère.
À toi, Jésus, tout honneur et toute gloire pour les siècles.
Amen.

Station 5 : Simon de Cyrène

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Luc (23, 26)
« Pendant qu’ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. »

Lecteur :
Simon ne choisit pas de porter la croix ; il en reçoit l’ordre et obéit. C’est le propre des pauvres de ne pas pouvoir choisir, c’est le propre des pauvres d’aider d’autres pauvres. Ceux qui avaient promis de prendre la croix derrière Jésus sont absents. C’est un pauvre passant qui accueille le don de se mettre à la suite du Christ et de partager le poids de sa souffrance. Être à côté de l’autre.
Se tenir à distance, caressant du regard. Se tenir en silence, assis au pied du lit. Se tenir à côté, posant la main sur une épaule. Se tenir tout proche, prenant la main qui tremble. Se tenir tout contre, consolant l’inconsolable. Est-ce cela porter la croix avec l’autre ? Est-ce cela donner la vie quand tout se meurt ?

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Oraison :
Jésus, Christ et Seigneur,
sur le chemin du calvaire
tu as rencontré la compassion de Simon.
Viens au secours de tous qui,
à son exemple,
cherchent à soulager la souffrance de leurs semblables.
À toi, Jésus,
la louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen.

Station 6 : Véronique essuie la sainte face de Jésus

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Jean (14, 8-9)
« Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Véronique essuie le visage de Jésus. Ce geste que seule la tradition rapporte vient de donner un nouvel éclairage à la compassion. Le linge dont elle se sert reste marqué de la sueur et du sang de Jésus ; de même, celui qui pose des actes de charité est peu à peu imprégné de cette charité qui le marque à la ressemblance du Christ. Voilà ce que dit le voile de Véronique.
Comme elle fait mal cette souffrance qui se lit sur le visage de l’autre. Pourquoi tant de haine dans ce regard qui nous transperce ? N’avons-nous pas vu naître le mal ? Pourquoi tant de vide dans ce regard qui plonge dans l’indicible ? N’avons-nous pas su dire les mots qui donnent l’espérance ? Pourquoi tant de reproches dans ce regard qui fuit le nôtre ? N’avons-nous pas su aimer ? Viens à notre aide, Seigneur, à notre secours
!

Oraison :
Ô Christ,
tu as accepté le geste d’amour désintéressé d’une femme
pour que toutes les générations en rappelant son nom
se souviennent de ton visage.
Fais que nos actions,
et celles de tous ceux qui viendront après nous,
nous rendent semblables à toi
et laissent dans le monde des reflets de ton amour infini.
À toi, Jésus, Splendeur de la gloire du Père,
louange et gloire pour les siècles.
Amen.

Station 7 : Jésus tombe pour la deuxième fois

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Matthieu (11, 28)
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Jésus tombe, extenué par l’effort. Il tombe sous le regard méprisant des témoins que le hasard a placés là. Un condamné qui tombe, quoi de plus banal, il n’a que ce qu’il mérite sans doute. Et celui-ci s’est dit le Fils de Dieu, le voilà bien bas, collé à terre. Le Fils de David traine sa gloire éphémère dans la boue des ruelles de Jérusalem.
Comment te rassurer, toi qui sens ta vie s’éloigner. Comment te dire que la beauté brille au fond de ton regard ? Comment te sourire alors que le masque de la mort fige peu à peu ton visage ? Tu es là étendu, dans la froideur du jour et ma vie ne réchauffe plus la tienne. Reste encore, reste encore avec nous ! Que le soleil ne disparaisse pas avec toi.

Oraison :
Jésus, Christ et Seigneur,
toi qui tombes sous le poids des péchés des hommes,
et qui te relèves pour l’effacer,
donne-nous la force de porter nos croix chaque jour
et de nous relever courageusement après nos chutes
pour transmettre aux générations futures
l’Évangile de ta puissance salvifique.
À toi, Jésus, force dans la faiblesse,
la louange et la gloire pour les siècles.
Amen.

Station 8 : Jésus parlent aux femmes qui le suivent

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Luc (23, 27-28)
« Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Les femmes pleurent sur Jésus, mais lui les appelle à un retour sur elles-mêmes : « pleurez sur vous-mêmes, et sur vos enfants ! » Il leur propose de regarder le péché qui les habite, parce qu’il est impossible de rester à la surface du mal. Il faut en chercher les racines et faire la vérité au plus profond de sa conscience. Jésus, portant sa croix, nous invite à faire ce travail de vérité sur nous-mêmes.
Tu t’en vas ? S’il te plaît, ne me laisse pas seul. J’ai peur. Qu’adviendra-t-il quand tu m’auras quitté ? Je n’ai pas la force de te voir partir. Je n’ai pas la force de te laisser aller à ta nouvelle vie. J’ai honte du mal qui me tenaille, et toi, tu as l’air si paisible, déjà ailleurs, déjà parti. Tu me consoles. Et moi, j’ai mal de ton absence. »

Silence.

Station 9 : Jésus tombe pour la troisième fois

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Lecture de la lettre de Paul aux Philippiens (2, 6-8)
« Jésus n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Encore une fois Jésus s’écroule au milieu de la foule hostile qui ne lui ménage pas les sarcasmes. Qui est cet homme silencieux dont le regard n’accuse personne ? Qui est cet homme qui s’abandonne si librement ? Qui est cet homme qui semble perdre toute dignité aux yeux des passants moqueurs. Jésus accomplit son service au milieu des hommes, il accomplit l’oeuvre du Père. En prenant la dernière place, il élève tout homme et lui rend sa dignité de fils.
Recalé, refusé, rejeté. Ces mots, toujours ces mots. C’est trop ! Je n’en peux plus. Le guichet est toujours fermé. Le papier toujours périmé. Le dossier écarté ; la demande repoussée. La porte claquée : Dehors ! Mon Dieu, je vais tomber, relève-moi !

Oraison :
Ô Christ,
tu as révélé au monde l’étendue de ton amour ;
fais que les hommes reconnaissent en toi
le serviteur souffrant,
et donne à tous ceux que guette le découragement ou le désespoir
de trouver en toi leur refuge.
À toi, Jésus, force dans la faiblesse,
honneur et gloire pour les siècles.
Amen.

Station 10 : Jésus est dépouillé de ses vêtements

Refrain :

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Jean (19, 23-24)
« Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Jésus est dépouillé de tout. Nudité de la solitude humaine. Nudité du corps exposé. Nudité de l’âme au sommet de la déréliction. Jésus ne se dérobe pas. Son corps exposé porte la marque des accusations, son corps blessé révèle la violence de l’homme sur l’homme. Dans le corps de Jésus c’est le corps de l’homme qui est profané de multiples manières.
Ça n’a pas de sens ! Des cris déchirent les nuits obscures ; Des cris étouffés, des cris angoissés, des cris affolés. Des cris d’hommes que l’on outrage. Des cris de femme que l’on déchire. Des cris d’enfants épouvantés. Quand finira la nuit ? Quand renaîtra le jour ?

Oraison :
Jésus, Christ et Seigneur,
toi qui t’es laissé dépouiller de tes vêtements
pour nous apprendre l’abandon véritable,
donne-nous de rechercher les valeurs essentielles de la vie,
et le souci de défendre la dignité inviolable de tout homme.
À toi, Jésus, splendeur du Père,
honneur et gloire pour les siècles.
Amen.

Station 11 : Jésus est cloué sur la croix

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Luc (23, 33-34)
« Lorsqu’on fut arrivé au lieu-dit : Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Désormais Jésus ne dispose même plus de son propre corps. Il est cloué sur une croix, signe infamant réservé aux maudits de Dieu et des hommes. Suspendu entre ciel et terre, celui que personne n’a accueilli ouvre les bras pour recevoir tous ceux qui n’ont pas peur de s’approcher. Homme défiguré, Jésus gade les yeux ouverts pour que chacun puisse être saisi par ce regard qui parle encore de l’amour dont il aime.
Détourne les yeux quand tes pas t’éloignent de moi. Ferme les yeux que je ne vois plus ce regard qui m’accuse d’être encore là près de ton lit de malade. Faudra-t-il que je te ferme les yeux de force, pour ne plus voir ton regard qui me supplie quand je te blesse. Tes yeux qui parlent dans le silence, je ne peux plus les supporter. Il faut que je ferme les yeux.

Oraison :
Jésus, Christ et Seigneur, élevé de terre,
touche nos coeurs de compassion
pour tous les hommes qui souffrent.
Donne-nous de te suivre sur le chemin de ta croix
pour y mourir à nous-mêmes afin de vivre avec toi
qui règne avec le Père et l’Esprit Saint,
maintenant et pour les siècles des siècles.
Amen.

Station 12 : Jésus meurt sur la croix

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Luc (23, 44-46)
« Il était déjà presque midi ; l’obscurité se fit dans tout le pays jusqu’à trois heures, car le soleil s’était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Jésus n’a jamais cherché autre chose que d’accomplir la volonté du Père. La parole qu’il prononce maintenant s’adresse au Père, mais aussi aux hommes qui l’entendent. Ils verront bientôt quelle merveille le Père réalise avec celui qui lui remet sa vie. Jésus livrant sa vie entre les mains du Père nous donne l’exemple. Il s’abandonne et la mort est vaincue. Jésus s’abandonne et l’homme égaré retrouve le chemin de l’obéissance filiale.
Il n’y a rien à dire quand la mort frappe. Il n’y a pas de mot pour accompagner cette douleur. Il n’y a plus de geste disponible au répertoire de l’affection Il n’y a plus rien que le silence, la présence qui se tient en réserve, et dehors le chant de l’oiseau candide qui se rit de la mort en psalmodiant la vie.

Oraison :
Serviteur inutile, les yeux clos désormais,
le Fils de l’homme a terminé son oeuvre.
La lumière apparue rejoint l’invisible,
la nuit s’étend sur le corps, Jésus meurt.
Maintenant tout repose dans l’unique oblation.
Les mains du Père ont accueilli le souffle.
Le visage incliné s’apaise aux ténèbres,
le coup de lance a scellé la passion.
À toi, Jésus, amour crucifié,
sagesse et puissance de Dieu,
honneur et gloire pour les siècles sans fin.
Amen.

Station 13 : Jésus est descendu de la croix

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Marc (15, 42-43.46)
« Déjà le soir était venu ; or, comme c’était la veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, Joseph d’Arimathie intervint. C’était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d’aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
Les évangiles ne disent rien de la présence de Marie à cet instant. Il y a dans ce silence même de Marie, qui conservait toute chose en son coeur et qui en cet instant nous enseigne à conserver les événements de la Passion de son fils pour les méditer tout au long de nos vies. Au Golgotha comme à Bethléem, Marie reçoit le corps de son enfant entre ses bras et le contemple dans la foi.
Mon enfant, mon petit enfant, pourquoi est-ce mon enfant qu’ils ont pris ? L’enfant parti, l’enfant absent, l’enfant mort, hier encore, il reposait entre mes bras. Comment vivre avec ce poids sur le coeur ? Comment vivre avec ce vide au fond du coeur ? Comment vivre encore ?

Oraison :
Seigneur Dieu
dans ta sagesse,
tu as voulu que près de ton Fils mourant sur la croix
se tienne debout sa mère douloureuse ;
accorde-nous à son exemple,
d’être toujours auprès de nos frères souffrants
pour leur apporter affection et réconfort.
À ton Fils, Jésus notre salut,
tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles.
Amen.

Station 14 : Jésus est mis au tombeau

Refrain :

Nous chantons la croix du Seigneur, qui se dresse sur l’univers,
comme un signe éclatant, de l’amour de notre Dieu

Évangile selon Saint Jean (19, 40-42)
« Ils prirent le corps de Jésus, et ils l’enveloppèrent d’un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d’ensevelir les morts. Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore mis personne. Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. »

Silence. Pendant ce temps, on allume une bougie

Lecteur :
C’est dans le silence que la Parole est mise au tombeau. C’est dans le silence du soir que les hommes scellent le tombeau ; Après avoir expiré en un long cri, la Parole est enfermée aux entrailles de la terre. Mais cette terre dévolue au repos est un « jardin ». Ainsi au soir tombant, Jésus, plongé dans un profond sommeil, est déposé en terre dans un jardin de genèse. C’est là qu’il nous faut demeurer dans le silence. Pourquoi, Seigneur, nous réserves-tu cet ultime chemin de croix ? Pourquoi, Seigneur, une telle épreuve ? Nos genoux flageolent, et l’une dans l’autre, nos mains tremblent. Comment avoir la force de gravir ce Golgotha bien réel qui surgit dans notre vie ?

Oraison :
Seigneur,
nous savons que tu aimes sans mesure,
toi qui n’as pas refusé ton propre Fils
mais qui l’as livré pour sauver tous les hommes ;
Aujourd’hui encore, montre-nous ton amour :
nous avons suivi Jésus marchant librement vers sa mort ;
soutiens-nous comme tu l’as soutenu,
et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque.
Amen.

On se met debout

Cantique de Zacharie. Antienne :

Quand nous étions encore ennemis de Dieu,
Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils.
Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
qui visite et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte,
serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,
afin que, délivrés de la main des ennemis, +
nous le servions dans la justice et la sainteté,
en sa présence, tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant,
tu seras appelé prophète du Très-Haut : *
tu marcheras devant, à la face du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins
pour donner à son peuple de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu,
quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort, *
pour conduire nos pas au chemin de la paix.

Intercession :
Celui qui préside introduit :

Adorons le Père, le Fils et l’Esprit Saint, rendons gloire à Dieu, l’unique :

R/ Gloire et louange à notre Dieu.

Lecteur 1 : Père très saint, nous ne savons pas comment prier, accorde-nous ton Saint Esprit :Qu’il vienne en aide à notre faiblesse

Lecteur 2 : Père tout-puissant, tu as envoyé l’Esprit de ton Fils en nos coeurs pour dire : Abba ! Nous qui t’appelons Père, fais-nous tes héritiers dans le Christ.

Lecteur 1 : Jésus, Fils de Dieu, tu as demandé au Père ton Défenseur pour ton Église : Laisse-nous conduire par l’Esprit de vérité.

Lecteur 2 : Jésus, ressuscité d’entre les morts, tu as envoyé l’Esprit consolateur à tes disciples : Qu’il nous rende prêts à témoigner pour toi.

Lecteur 1 : Esprit du Père et du Fils, fais mûrir tes fruits en nos coeurs : Patience et douceur, charité, joie et paix.

Notre Père

Oraison finale : (par celui qui préside)
Dieu notre Père, tu as envoyé dans le monde,
ta parole de vérité et ton Esprit de sainteté,
pour révéler aux hommes ton admirable mystère.
c’est ta grâce qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir ;
accorde-nous de progresser,
sans que rien nous arrête, vers les biens que tu promets.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen !

Salutation finale : (par celui qui préside)
Bénissons le Seigneur,
Nous rendons grâce à Dieu !

sources : Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle
58 Avenue de Breteuil– 75007 PARIS
01 72 36 69 35 – snpls@cef.fr

publié par Pierre-André