Message de Monseigneur Christory du 25 avril 2020. « L’amour du Seigneur, sans fin je le chante »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Le psaume du jour commence par une invitation à louer Dieu. Peut-être allez-vous penser que votre évêque vous parle souvent de louer Dieu. Mais je vous rappelle que le Ciel sera une louange. Lisez les visions dans l’Apocalypse ! Cependant, ce sera avec le choeur des anges et même ceux et celles qui chantent affreusement mal, faute d’avoir été bien enseignés, retrouveront une belle voix. L’enfer par contre sera peut-être une cacophonie éternelle de voix fausses et stridentes, quel drame ! Chanter ensemble des beaux chants spirituels, c’est une source de bénédiction et de communion entre nous, un remède à nos tristesses et à nos combats.

Aujourd’hui, nous faisons une pause quant à la lecture suivie des Actes des apôtres, puisque nous fêtons saint Marc. Que ceux qui ont ce prénom soient fêtés aujourd’hui ! Prenons le temps de nous remettre en situation. Saint Marc n’est pas un des douze. Pourtant dans la liturgie il est mis parmi les apôtres. Le mot apostolos en grec désigne un envoyé. Marc l’était-il ? Certes pas par Jésus directement, car il apparaît plus comme un disciple ou encore un interprète de saint Pierre à Rome, et nous pouvons le voir comme un envoyé du Saint Esprit car il est évangéliste, ce qui veut dire rédacteur d’un évangile. C’est même le plus ancien des quatre évangiles, pourtant rédigé entre 65 et 70, après la terrible persécution de Néron qui eut lieu en 64, d’où son enseignement à suivre Jésus en portant sa Croix . Avant, les paroles et les faits de la vie de Jésus étaient transmis de communauté en communauté par voie orale et par ces textes écrits sur des parchemins ou des papyrus. C’est la disparition des témoins oculaires de la vie de Jésus qui a encouragé certains à collecter et à mettre par écrit les évangiles. Sur ses seize chapitres, assez brefs, Marc se centre sur la personne du Christ, Fils de Dieu. Une première grande partie insiste sur la proclamation du Royaume de Dieu et l’appel à suivre Jésus. Rien n’est simple pour les disciples et cette partie s’achève par la question fondamentale de Jésus posée aux apôtres mais aussi à chacun de nous « pour vous, qui suis-je ? » et la réponse de Pierre « tu es le Christ » (Mc 8,29). Or cette belle profession de foi est encore incomplète et Marc veut alors faire aller plus loin ses lecteurs en tant que nouveaux chrétiens, par la reconnaissance que Jésus est Fils de Dieu. Pour le suivre, il est nécessaire de tout quitter, de vendre ses biens, de le choisir comme maître et Seigneur : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive » (Mc 8,34). Et c’est sur les lèvres d’un soldat romain païen que Marc met ultimement cette affirmation « Vraiment cet homme était Fils de Dieu » (Mc 15,39) Ainsi, c’est en contemplant la Croix que l’on peut en vérité découvrir qui est Jésus et le reconnaitre comme Dieu fait homme. Puis, après la passion, Marc donne un bref chapitre pour parler de la Résurrection de Jésus et l’envoi en mission dorénavant universelle, vers toutes les nations. A l’instar de Barthimée, l’aveugle de Jéricho, guéri par Jésus (Mc 10), le Christ nous demande de nous lever et de nous mettre en route pour la mission. Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » (Mc 16,5) Cette insistance sur la terre entière, de toutes les nations, ne fait aucun doute. Le projet divin vise le salut de tous et ne peut plus être limité au seul peuple élu. Sommes-nous prêt à risquer notre vie pour cela ?

En ce samedi, où nous aimons particulièrement prier la Vierge Marie, nos coeurs s’orientent vers deux directions qui n’en sont qu’une en réalité : le dimanche du Bon Pasteur et le mois de Mai qui est un mois marial. En effet, la tradition annuelle est de prier pour les vocations consacrés ce dimanche 3 mai où nous contemplerons Jésus comme le Bon Pasteur de son Eglise qui appelle des femmes et des hommes à lui consacrer leur vie dans l’Eglise. Ce sera aussi ce mois si précieux quand les roses fleurissent – hier est arrivée justement la première rose rose d’un rosier que j’ai tenté de tailler avec soin, pour ma grande joie – et justement le rosaire est un mot qui dit un collier de roses que nous offrons à Marie tout en la priant. Alors que nous sommes dans la neuvaine préparatoire de ce dimanche du Bon Pasteur, je vous propose d’être tourné vers Jésus en présence de Marie par la prière du chapelet. Est-ce que vos enfants, si vous en avez, savent bien prier le chapelet ? Faites un petit concours ludique de mémorisation des vingt mystères, d’ailleurs pour vous aussi mes amis adultes, ainsi ces enfants les connaîtront par coeur. En fait, c’est simple car ils respectent un ordre historique logique, toujours amusant à découvrir. Nous pouvons prier tout ce mois de mai la Vierge, Notre-Dame du sacerdoce. Aussi, je vous mets cette belle prière à dire en famille mais aussi si on est seul.

« Vierge Marie, Mère du Christ Prêtre, Mère des prêtres du monde entier, vous aimez tout particulièrement les prêtres, parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils unique.
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre, et vous l’aidez encore dans le ciel. Nous vous en supplions, priez pour les prêtres, priez le père des cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson.
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres, qui nous donnent les sacrements, nous expliquent l’Évangile du Christ, et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.
Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père, les prêtres dont nous avons tant besoin, et puisque votre cœur a tout pouvoir sur lui, obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints.
Amen.
Notre-Dame du Sacerdoce, priez pour nous, Saint Jean-Marie Vianney, priez pour nous.»

Dans nos paroisses, nous avons entre dix et trente clochers. En mai, comme ce fut le cas durant le mois missionnaire d’octobre 2019, nous pourrions prévoir un chapelet tournant selon le principe suivant : chaque jour dans une église différente, à la même heure, quand les quelques fidèles d’un village sont disponibles, venir dans l’église et y prier un chapelet pour les familles, les élus, les malades et les personnels soignants, les écoles et les enseignants, les agriculteurs et les artisans. Faites connaitre le planning de présence par tous les moyens. Le déplacement et le temps du chapelet, cela tient dans l’heure légale de promenade. Quant à l’animation, rien de plus simple, on dit le chapelet, on peut ajouter un chant ou deux selon vos talents, des intentions toutes simples, et cela convient. Avec un masque et à deux mètres les uns des autres, même si nous pensons que nous ne sommes pas malades !

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

publié par Pierre-André