Message de Monseigneur Christory du mardi 28 avril 2020. « Je vous choisis, aujourd’hui ô Marie ! »
Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,
Ce mardi, j’aimerais vous transmettre une belle proposition destinée aux couples. Certains connaissent le parcours Alpha classic qui offre de découvrir les fondements de la foi : qui est Jésus ? Comme lire la Bible ? Comment prier ? Pourquoi le mal ? Comment accueillir les dons du Saint Esprit ? Un douzaine de bonnes questions rythment ces rencontres souvent très sympathiques autour d’un repas convivial et d’échanges très libres. En ces semaines de confinement, les parcours sont interrompus, mais pas tous. « Alpha-Couples » propose dès ce mardi 28, un parcours en ligne de sept rencontres hebdomadaires dont le thème général est « poser de bons fondements ». Quelle belle initiative à vivre pour vous retrouver régulièrement et approfondir votre communion conjugale dans la lumière du Christ !
Comment faire ? Allez sur le lien zoom ci-après à 21h : https://zoom.us/j/99860013771
Vous pouvez aussi m’adresser un message et je vous transférerai l’email d’Alpha-Couples avec plus d’informations.
Le confinement continue et pourrait durer selon les situations. Nous sommes-nous interrogés sur le sens que Dieu désigne dans cette lourde épreuve ? Seigneur, qu’attends-tu de nous ? Nous voyons des personnes extrêmement malades et certaines meurent du Covid. Or si certains cumulent malheureusement des facteurs de risques aggravants, qui peut dire comment notre corps et notre psychisme réagiront si nous sommes malades. Aussi, suis-je prêt à voir ma fin arriver ? Qui peut l’être d’ailleurs ? Peu d’entre nous. Mais comment puis-je mieux m’y préparer ? Si la mort devait advenir, qu’aurais-je aimé régler comme problème ? A qui aurais-je souhaité reparler et avec qui me réconcilier ? Mais nous ne mourrons pas tous, heureusement grâce aux soignants. Cependant quels aspects de ma vie sont remis en cause en ce moment ? Quels désirs nouveaux naissent ? Quels projets ai-je, seul, en couple ou en famille, porteurs de sens et d’avenir ? Cela mérite-t-il d’en parler autour de moi ? Concernant la vie religieuse, la prière, la communion avec l’Eglise, comment ce que je traverse modifie mon appartenance et mon désir d’être disciple-missionnaire ? Quel aspect de ma vie spirituelle, de ma vie d’église, de mon service en église pourra évoluer ?
Ce mardi, l’Eglise fête deux grands saints français missionnaires. Ils avaient en commun un grand amour de la Vierge Marie.
Le premier est saint Pierre Chanel qui fut membre de la Société de Marie, les maristes, et partit vers l’Océanie en 1836, voyage de dix mois à l’époque, et s’établit à Futuna. Ce fut très dur, une forte résistance au sein d’une culture violente et animiste. Mais Pierre touchait les coeurs et fut même appelé par les autochtones « l’homme au bon coeur ». Il disait qu’en un tel lieu, seule la sainteté véritable était la solution. Il ne craignait pas la mort, car dit-il « La religion est implantée dans l’île, elle ne s’y perdra point par ma mort, car elle n’est pas l’ouvrage des hommes, mais elle vient de Dieu. » Très pauvre, menacé de mort, réduit à manger bien peu, ce missionnaire touchait les coeurs jusqu’au fils du Roi Hiuliki qui se déclara publiquement chrétien. Il n’en fallait pas plus à ce dernier pour venir avec un groupe d’hommes piller la paillote et massacrer Pierre. Cependant la semence du martyre que ce bon prêtre avait semée en terre allait porter de beaux fruits. Sa devise était « Aimer Marie et la faire aimer ».
L’autre saint de ce jour est saint Louis-Marie Grignon de Montfort né en 1673. Etudiant à Paris auprès des jésuites et des sulpiciens, Louis-Marie grandit dans un profond amour de Marie, dont il sera le disciple, l’apôtre et le docteur. Prêtre en 1700, il devint un missionnaire des campagnes dans l’Ouest de la France, plantant des croix de mission, semant la dévotion du saint rosaire, préparant chrétiennement ces peuples à leur résistance héroïque face à la Révolution française et la guerre de Vendée. Il prêchait des missions partout. Il écrivait et on lui doit « le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge », le « Secret de Marie », et d’autres. D’un zèle infatigable, il mourut d’épuisement à 44 ans ! Mais il avait tellement implanté la foi que ces terres porteraient longtemps l’Evangile au coeur de la vie domestique. Nous devons à ce dernier la consécration à Marie, que beaucoup reprennent chaque matin :
« Je vous choisis, aujourd’hui ô Marie, en présence de toute la cour céleste, pour ma Mère et ma Reine. Je vous livre et consacre, en toute soumission et amour, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi, et de tout ce qui m’appartient, sans exception, selon votre bon plaisir, à la plus grande Gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Ainsi soit-il. »
Mettre notre vie entre les mains et surtout sur le coeur de notre Mère du Ciel, c’est s’assurer qu’elle les gardera du mal, et nous conduira sur le chemin authentique de la foi en son Fils Jésus. Elle est la femme enveloppée de l’Esprit, et sa Sagesse est en elle. Se fier à elle, dans la prière, n’est pas se détourner de la vraie adoration de Dieu, c’est recevoir une médiatrice en vue de la vraie dévotion pour aller à Jésus par elle. Sa parole entendue à Cana « Faites tout ce qu’il vous dira » sonne tellement juste pour qui est chrétien. Marie ne retient rien pour elle, ce qui va exactement dans le sens de l’Amour agape, un amour de don absolu. Elle offre à Dieu le Père toutes nos offrandes et nos suppliques. Passer par elle, c’est être sûr que le message ne se perdra pas.
Pour conclure, transportés par le zèle missionnaire de ces deux grands saints, retrouvons quelques mots du pape François sur la place de la Vierge Marie dans l’évangélisation : « Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Église. Car, chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection. En elle, nous voyons que l’humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants. En la regardant, nous découvrons que celle qui louait Dieu parce qu’ « il a renversé les potentats de leurs trônes » et « a renvoyé les riches les mains vides » (Lc 1, 52.53) est la même qui nous donne de la chaleur maternelle dans notre quête de justice. C’est aussi elle qui « conservait avec soi toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2, 19). Marie sait reconnaître les empreintes de l’Esprit de Dieu aussi bien dans les grands événements que dans ceux qui apparaissent imperceptibles. Elle contemple le mystère de Dieu dans le monde, dans l’histoire et dans la vie quotidienne de chacun de nous et de tous. Elle est aussi bien la femme orante et laborieuse à Nazareth, que notre Notre-Dame de la promptitude, celle qui part de son village pour aider les autres « en hâte » (cf. Lc 1, 39-45). Cette dynamique de justice et de tendresse, de contemplation et de marche vers les autres, est ce qui fait d’elle un modèle ecclésial pour l’évangélisation. Nous la supplions afin que, par sa prière maternelle, elle nous aide pour que l’Église devienne une maison pour beaucoup, une mère pour tous les peuples, et rende possible la naissance d’un monde nouveau. » (L’Evangile de la Joie, 288)
Nous continuons à cheminer vers le dimanche du Bon Pasteur (3 mai), dédié particulièrement à prier pour les vocations consacrées et nous implorons Dieu d’inspirer des jeunes gens en ce sens. Puissent ces grands saints intercéder pour notre diocèse de Chartres.
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Et nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen