Message de Monseigneur Christory du 1er mai 2020. « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson ! »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Ce jour sent bon le muguet, symbole d’amour et de bonheur que l’on souhaite à ses amis. Qui n’est pas allé enfant dans les sous-bois faire provision de ces brins pour les proposer sur le trottoir aux passants, par exemple les scouts afin de financer leur camp d’été ? Cette année, que nenni puisque les fleuristes sont fermés, mais on dit que certaines boulangeries en proposent ! A voir donc pour dire à ceux que l’on aime qu’ils comptent vraiment pour nous. Aussi, je vous offre un brin de muguet tout virtuel, en fermant les yeux vous l’imaginez, et je vous dis que je vous aime chers amis et diocésains et que je veux votre bonheur en Christ, car lui est la source véritable de la vie et de la joie.

Avec saint Giuseppe Benedetto dont je vous parlais hier, nous avions le portrait d’un saint merveilleux de la charité, mais qui ne manquait pas de dire combien il nous fallait prier, tout confier au Christ et faire une absolue confiance à sa Providence. C’est ce que nous devons faire aussi quant à la reprise des célébrations publiques dans nos églises. Certes ce même saint affirmait fortement « qu’une Messe vaut plus qu’une semaine de calculs et de travail : tout nous vient de cette source ! Bienheureux celui qui écoute la Messe chaque jour. » Et « Si l’on veut vivre bien, il faut se nourrir fréquemment et bien; cette nourriture est la Divine Eucharistie. » Oui, mes amis nous prenons conscience que, malgré l’inventivité des paroisses pour vous transmettre par radio ou video la messe, cela ne pourra jamais remplacer notre participation physique à nos assemblées, lorsque debout nous acclamons la Gloire de Dieu, assis nous écoutons les lectures, à genou nous adorons la présence réelle du Christ durant la consécration, inclinés nous accueillons le précieux corps de Jésus nourriture du Ciel. Nous voir, nous saluer, écouter la chorale et l’orgue, vivre ensemble la messe dans l’odeur de l’encens et de l’encaustique est si nécessaire pour qu’avec tous nos sens nous puissions être rejoints et habités de sa présence. Nous espérons la vraie nourriture, le pain venu du Ciel et c’est tellement normal qu’il soit ainsi désirable car, dit Jésus, « ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,55-56) Bientôt cela nous sera redonné, nous serons, je vous l’espère, comme le peuple hébreu qui revenant de l’exil à Babylone fait face à Jérusalem et chante les psaumes appelés psaumes des montées : « Glorifie le Seigneur, Jérusalem ! Célèbre ton Dieu, ô Sion ! Il a consolidé les barres de tes portes, dans tes murs il a béni tes enfants. » (Ps 147, 12-13) Dans cette attente, le Seigneur ne manque pas de nous bénir, soyons-en persuadés au delà du ressenti d’absence. Il donne à la mesure de nos besoins et fait croître notre désir pour lequel nous pouvons le remercier par notre louange.

En ce jour, 1er mai, c’est la fête de saint Joseph travailleur ou artisan, voulue par le pape Pie XII. Joseph était charpentier comme l’affirme l’Ecriture en Matthieu 13,55, et il est juste de penser que Jésus a exercé ce métier qui se transmettait de père en fils. C’est un beau travail car il utilise le bois, matériau vivant et noble, et il permet à des familles d’avoir non seulement un toit mais une maison avec l’espace de la vie commune et de l’intimité. Construire une maison impose un dialogue, une connaissance mutuelle pour entendre le besoin des futurs habitants, tenir compte de leurs finances et de leurs activités. L’Eglise s’attache à développer un enseignement sur le sens et la valeur du travail. En ces jours de confinement, de nouveaux repères se créent, des formules nouvelles de travail comme le télétravail s’imposent et prennent place tout en nécessitant une confiance réciproque, car il n’y a plus de pointeuse ! Pourquoi travaillons-nous ? Pour avoir un salaire certes afin de financer les besoins quotidiens. Mais le travail n’est pas qu’un emploi salarié et il existe une part important du travail réalisé bénévolement, à commencer par les aides et la présence auprès des personnes dans le besoin, les enfants, les amis et nos aînés. L’ensemble du travail vaut plus que l’argent gagné, il vaut par l’amour partagé dans le don de soi et par la reconnaissance mutuelle. Certains disent que le bénévolat serait une façon de s’auto-satisfaire car nous cherchons à exister devant les autres. Et bien même si c’est un peu cela, il permet des relations nouvelles et diversifiées qui nous grandissent comme êtres humains. Au sens propre du mot bénévole, il y a vouloir du bien. N’est-ce pas ce qui nous réjouit ? L’homme est un être de don, un être pour le don. Rien n’est plus dur à l’homme que de se sentir inutile, comme cet SDF qui me dit « je peux crever, je ne sers à rien ni à personne ! ». Dans la Genèse, la première chose que Dieu fait est un travail, il crée et façonne la création et il est écrit que cela était très bon. Dès cette origine, l’homme et la femme reçoivent mission de faire fructifier la terre par leur travail. « Le travail n’est pas un peine, mais la collaboration de l’homme et de la femme avec Dieu dans le perfectionnement de la création visible » (Catéchisme 378).

Jésus encourage le travail du bon serviteur que le maître trouve en tenue de service à son retour, il félicite celui qui fait fructifier les talents confiés et rabroue celui qui l’a enfoui dans le sol, il dit de prier le Père d’envoyer des ouvriers pour la moisson. Simultanément Jésus demande de ne pas vivre dans le souci : « C’est pourquoi, je vous dis : À propos de votre vie, ne vous souciez pas de ce que vous mangerez, ni, à propos de votre corps, de quoi vous allez le vêtir. En effet, la vie vaut plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. » (Lc 12, 22-23) Notre vraie maison nous attend au Ciel. Si nous travaillons, ce que j’aime à dire aux adolescents, ce n’est pas pour avoir le bac et un bon métier qui rapporte car celui-ci est un moyen, c’est pour oeuvrer ensemble au bien commun, au bonheur de l’humanité entière, pour parfaire la création sans l’asservir mais en la respectant et en y puisant le nécessaire sans l’agresser par une surconsommation immédiate qui détruit ce bien pour les générations à venir.

Avec la belle figure de saint Joseph et de Marie que nous n’oublions pas, pourquoi ne pas prendre du temps pour découvrir la doctrine sociale de l’Eglise. Depuis le pape Léon XIII et son texte prophétique « Rerum Novarum » écrit en 1891, une riche réflexion s’est développée interpelant tous les travailleurs pour que le travail soit au service des hommes et des femmes dans le respect de la création, de nos relations et de la nature. Maintenant nous ne pouvons pas réduire le travail aux activités de production ou de service à la personne, car il y existe un travail à accomplir qui incombe surtout à vous laïcs, soit le travail de l’annonce afin que le message du Salut soit connu de tous. On peut le nommer l’apostolat des laïcs. En effet « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Mt 4,4) Souvent le Seigneur se demande qui il enverra pour cette mission. C’est aussi la question de tout curé de paroisse. Dans nos équipes paroissiales, nous pouvons ensemble nous interroger : « qui peut nous aider ? » ou encore « telle personne, quelle place pouvons nous lui donner ? ». C’est bien là un travail communautaire qui s’enrichit de tous les talents et de tous les charismes. Par l’intercession de saint Joseph artisan, soyez créatifs et travaillez dans la vigne du Seigneur sans vous laisser arrêter par ce confinement. Jésus traversait les murs, qui pourrait l’arrêter aujourd’hui ?

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André