Message de Monseigneur Christory du dimanche 3 mai 2020. « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie »
Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,
L’Évangile de ce dimanche appelé dimanche du Bon Pasteur parle de Jésus comme la porte des brebis et se conclue par cette promesse merveilleuse : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » (Jean 10,10) Le psalmiste parle de ce visage champêtre du Seigneur qui conduit et protège son peuple : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. » (Ps 22,1.4) Qui comprendra le désir extraordinaire de Dieu de nous conduire à la vie, jusqu’à la vie éternelle, une vie en abondance ? Une personne consacrée est quelqu’un qui a expérimenté combien la rencontre de Dieu est source de cette vie en abondance et qui désire donner sa propre vie et ses projets personnels pour se faire serviteur de ce message par sa parole et ses actes.
Au cours des jours précédents, nous avons plusieurs fois médité sur la vie consacrée, ce bel appel à tout donner par amour de Dieu, à se donner soi-même, étant convaincu que l’amour qui vient de Dieu, car Dieu est Amour, peut remplir le cœur d’un homme ou d’une femme de la joie profonde qu’il ou elle recherche. Vivre tout pour Dieu est une source de grandes grâces même si cela est objectivement difficile au sein d’une société qui pousse l’homme vers ses produits de consommation. Être tout à Dieu pour découvrir une liberté authentique et n’être pas attaché par ces liens que nous croyons maîtriser mais qui nous retiennent : la propriété, le statut social, les relations mondaines, l’argent, les assurances, etc.
Lisons cet Évangile merveilleux où Jésus se présente : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. » (Jn 10,7), mais aussi dit être le berger menant son troupeau dans l’enclos où elles sont en sécurité. Il est le berger ou encore le pasteur qui recherche celle qui s’est perdue car elle compte autant à son cœur que les quatre-vingt dix neuf brebis qui sont ensemble et qu’il laisse en arrière car il veut sauver l’unique qui se perd et va mourir. Et quelle est alors sa joie : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! » (Lc 15,6) et de préciser que cette joie anticipe celle du Ciel : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » (Lc 15,7)
Comment parler de la bonté de ce berger ? Un notable interrogea Jésus : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » (Lc 18,18) et peut-être parce qu’il avait à l’instant pris soin d’accueillir les enfants, cet homme l’avait qualifié de bon. Jésus répondit que Dieu seul est bon. Il ne faut pas voir ici la négation de sa propre bonté ni de sa propre divinité. Mais Jésus, dans son abaissement lui de condition divine (Cf. Ph2), se préservait ainsi des attentes inadaptées de ses contemporains et il choisissait de garder certaines choses secrètes, ce que l’on nommera le secret messianique. « Dieu seul est bon » est une parole forte à l’époque quand l’image de Dieu que se font les personnes est encombrée par une vision archaïque marquée par la peur. Le Dieu tout-puissant du peuple élu était appelé Seigneur des armées; il combat par la force et punit celui qui n’obéit pas. Certes, on ne se moque pas de Dieu. Dieu est bon mais Dieu est Dieu ! Cependant Dieu est Amour, il est le Bon et il faudra longtemps pour qu’au sein de l’Eglise, cette vision de Dieu se purifie de ses archaïsmes parfois entretenus afin de gouverner par la force tel un pouvoir humain ou politique. Dieu livré par amour a besoin d’intériorité pour être compris. Saint Augustin nous prévenait pourtant « si tu crois connaitre Dieu, ce n’est pas Dieu ». Il est tellement au-delà de notre pensée, tellement plus haut. « Par ses blessures, nous sommes guéris. Car vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes. » (1P2,24-25)
Dieu seul est bon et c’est parce qu’il est absolument bon qu’un homme ou une femme donne sa vie afin d’annoncer son Royaume de paix. L’amour sous-entend des relations, d’abord en Dieu et c’est la Trinité, entre Dieu et nous, et finalement entre les hommes et les femmes. Nous pouvons aussi ajouter un amour entre nous et la création car Dieu a tant aimé le monde ! Comme médiation extraordinaire de cet amour, Jésus a institué les sacrements par lesquels l’homme trouve la force et entrevoit par grâce le visage bon de Dieu qui lui pardonne son péché, lui donne les dons de l’Esprit Saint, s’offre à lui par le corps eucharistique de Jésus. Pour célébrer ces signes du Salut, des hommes sont appelés à devenir prêtre dans le célibat pour le Royaume. Ce sont des garçons qui aiment l’église, qui prient fidèlement le Seigneur, qui s’accomplissent en faisant grandir les autres, qui ont le désir d’une vie pleine dans la lumière de l’Esprit. Alors délicatement, l’Esprit Saint frappe à la porte de leur cœur parfois lors de l’enfance même précoce, parfois durant l’adolescence ou quand la vie adulte est déjà commencée pour dire « veux-tu répondre à mon appel et être prêtre au sein de l’Eglise ? »
On peut craindre une telle question car aujourd’hui nous sommes poussés par nos familles, par le système éducatif et par la société à travers les médias vers un avenir où l’idée de réussite n’est sûrement pas d’embrasser la Croix et de la porter avec Jésus. Qui entendra ? Qui découvrira la bonté de Dieu ? Qui servira l’église ? Or si Dieu seul est bon, servir un Dieu de bonté, n’est-ce pas une grâce ?
En ce mois de mai, nous cheminons particulièrement avec la Vierge Marie. Le chapelet est notre arme spirituelle. Elle accompagna les disciples de Jésus durant trois années puis après l’Ascension elle demeura à leur contact en prenant soin de confier à Dieu chacun d’eux dans sa prière. Marie est la mère de prêtres, elle nous protège sous son voile de tendresse, par sa ferme détermination elle nous encourage, avec elle nous gardons la Parole et nous la méditons pour pouvoir l’annoncer dans notre culture contemporaine. Marie est le reflet vivant de la Bonté divine, qui prend corps en elle. Elle nous incite à ne pas craindre la question de l’appel et nous promet sa présence maternelle et aimante quand, hésitant, nous répondons oui me voici !
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Et, en ce mois de mai, mois de Marie, nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen
Donnez au Denier de l’Eglise
Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !
Mai, le Mois de Marie
Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.