Message de Monseigneur Christory du mardi 5 mai 2020. « C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

L’évangéliste Saint Luc a raconté dans les actes des apôtres le massacre d’Etienne, lapidé par des juifs qui considéraient la prétention d’Etienne à contempler les cieux ouverts et voir le fils de l’homme siéger à la droite de Dieu, en l’occurrence Jésus après son ascension, comme un blasphème méritant la peine de mort au jeune diacre. Même Saül était présent et gardait les manteaux de ceux qui jetaient les pierres. Dans le passage lu ce jour à la messe au chapitre 11, la persécution s’installe en Palestine et elle oblige les disciples à fuir loin et par voie de conséquences à annoncer la Bonne Nouvelle du Salut au nom de Jésus en des lieux nouveaux. Il est passionnant d’observer qu’à travers ce mal que fut le martyre d’Étienne, la Parole est largement annoncée en des lieux différents notamment habités par des grecs non juifs qui, certes, ignorent les prophéties juives annonçant un messie, mais qui sont interpelés par l’enthousiasme et la foi en un Dieu unique et miséricordieux de ces hommes.

Ainsi en va-t-il de tout choc culturel qui suscite désarroi et inquiétude, mais qui permet un nouveau déploiement de ce que nous vivons. J’ai pu vous dire dans un message précédent que le socle sur lequel nous sommes appuyés est notre foi vécue en l’Eglise. Comme Corps du Christ, nous ne sommes pas une réalité instable mais nous avons une base solide qui nous conforte pour aller vers le Ciel comme pour rencontrer les hommes et les femmes de notre époque. Après la mort d’Etienne, fortifiés par son courage, beaucoup de ceux que dorénavant on appellera les chrétiens, nom reçu à Antioche, deviennent ces épiscopes ou anciens – on dirait les « vieux » dans certains pays africains avec ce que cela sous-entend de sagesse – qui auront autorité pour former et installer des chefs de communauté. C’est ainsi que l’on verra plus tard Paul enseigner Timothée : « Ce que tu m’as entendu dire en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes dignes de foi qui seront capables de l’enseigner aux autres, à leur tour. » (2Tm2,2) Si ces disciples n’avaient pas imaginé par avance ce déploiement missionnaire, l’Esprit Saint a saisi cette occasion pour opérer cela. C’est pareil pour nous en ce temps de pandémie. L’Esprit Saint saisit cette occasion pour susciter un élan nouveau que nous voyons notamment dans les familles et dans la fraternité entre les amis qui partagent des moments de prière même à distance et qui se soutiennent. Pour exemple, l’Esprit Saint a ouvert les coeurs de plus de 215 foyers sur les paroisses de Nogent le Roi et Maintenon qui ont demandé à être visités dimanche dernier pour être bénis, maisons et habitants, et qui ont donné des denrées alimentaires pour les plus pauvres. Je suis convaincu que vous avez des témoignages de ces portes qui s’ouvrent dans le cadre du confinement. N’hésitez pas à nous les partager.

Un sage nommé Quohelet écrivait : « ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. » (Eccl 1,9). Il vivait une période d’attente peut-être trop longue observant les cycles de la nature : « Le soleil se lève, le soleil se couche ; il se hâte de retourner à sa place, et de nouveau il se lèvera. Le vent part vers le sud, il tourne vers le nord ; il tourne et il tourne, et recommence à tournoyer. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est pas remplie ; dans le sens où vont les fleuves, les fleuves continuent de couler. » (Eccl 1,5-7) Mais soudain l’Esprit Saint, après la résurrection, renouvelle le chemin de l’humanité et lui suscite un avenir. Dans l’Apocalypse de saint Jean, surgit « une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. » (Ap 21,3) Alors celui qui siège sur ce trône affirme « « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. » (Ap 21,5) Cette réalité apporte une espérance : la vie n’est pas comme une boucle sans fin, comme si nous marchions sur un cercle pour refaire sans cesse le même tour. Nous avançons sur une voie qui nous mène en avant vers la place préparée dans la Gloire. Le labyrinthe de Chartres permet d’expérimenter un parcours de vie qui arrive toujours à celui que représente son centre, Jésus-Christ. Comme affirme Saint Paul : « Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. » (Ph 3,14). Le chemin sera toujours ardu, monter en haut du Mont-Thabor cause de la fatigue. Mais l’expérience de la rencontre est devant nous. Nous nous y préparons comme les bons serviteurs, ne connaissant ni le jour ni l’heure, remplissant notre lampe avec une huile de charité pour entrer bientôt au banquet des noces de l’agneau.

On peut être admiratif de la fécondité de la prédication de Barnabé, ce qui l’oblige à aller à Tharse chercher Saül, qui sera ensuite nommé Paul. Ce sont pourtant des hommes comme tout le monde. Cependant, durant une année ils prêchent ensemble, témoignent et instruisent une foule considérable. Assurément le témoignage de la rencontre de Jésus faite par Saül sur le chemin de Damas bouleverse ces gens. Saul et Barnabé ont des coeurs d’apôtres extrêmement brûlants. L’annonce du Royaume ne sera efficace que si elle manifeste le surgissement puissant de l’Esprit Saint causant une vie renouvelée. La transmission de la foi par le catéchisme, aux enfants comme aux adultes, a besoin de ce feu ardent pour être reçue. Ce feu s’allume au contact de l’Évangile lu dans l’Esprit et partagé entre frères et soeurs. Ainsi sont rendues manifestes les oeuvres accomplies par Jésus-Christ.

Ces hommes et ces femmes, je parle de ces premiers disciples, gardent précieusement les paroles de Jésus afin de les transmettre. Elles font leur joie et sont leur force. « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10,27-30) Quelle promesse incroyable pour eux ! Quel trésor précieux pour partir sur les chemins annoncer le Royaume ! Jésus est leur bon Pasteur. Rien ne peut leur manquer, même s’ils manquent de tout ce que le monde recherche, leur richesse n’est pas dans ce qui périt mais en cela qui se garde en vie éternelle : « Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6,32)

À Antioche, les premiers disciples reçurent le nom de « Chrétien ». Quel beau nom ! Le portons-nous fièrement ? En sommes-nous les témoins ?

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André