Message de Monseigneur Christory du jeudi 7 mai 2020. « Marie la porte du Ciel nous fait entrer dans la Gloire »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Le temps pascal que nous parcourons nous fait espérer la Pentecôte, le don de l’Esprit Saint, mais est surtout un parcours qui enrichit notre compréhension de la Résurrection de Jésus, puisqu’il demeura quarante jours avec ses apôtres, jusqu’à son Ascension. C’est donc une occasion privilégiée de méditer sur le Salut enfin obtenu par sa passion et sa mort, son offrande totale à Dieu le Père qui nous délivre de notre propre mort, et de regarder le Ciel non comme un futur douteux mais bien comme un avenir proche et sûr. Notre foi annonce la Vie éternelle. Heureusement car cette vérité de foi peut illuminer notre quotidien, non pour le subir avec fatalisme, mais pour demeurer dans la confiance lorsque nous nous relevons les manches et transpirons afin de transformer la société. Le foi n’est pas un argument pour fuir notre responsabilité. L’histoire de l’Eglise montre à quel point religieux et laïcs ont oeuvré pour transformer les structures sociales, par les soins avec la création d’hôpitaux, par l’agriculture à travers le grand réseau des monastères, par la doctrine sociale développée depuis le XIXème siècle. Aussi, ce temps de confinement ne peut pas être une parenthèse même si l’absence de rassemblements donne un goût amer et unique à cette vie chrétienne. Au contraire, il provoque notre volonté et engage à une décision personnelle d’être authentiquement disciple de Jésus, par une vie soutenue de prière personnelle, par une charité qui se fait concrète envers nos proches, par une espérance que nous voulons accueillir dans nos projets et je pense particulièrement à ceux et celles dont le travail sera bousculé voire menacé dans les prochains mois.

Pour vivre cette étape de la vie de l’Eglise, nous avons en ce mois de mai la présence de la Vierge Marie. Nous avons choisi de reprendre le chapelet, si possible chaque jour, seul à la maison, en famille, dehors en marchant ou dans nos églises. Le chapelet est une arme puissante, qui nous garde du démon qui nous dissuade de le prier. Ne l’écoutons pas mais reprenons ce merveilleux parcours de la vie de Jésus que nous égrenons perle après perle nous souvenant par nos Ave Maria de la venue du Verbe divin.

Marie a reçu de nombreux titres dans la Tradition ecclésiale car, comme Mère de Dieu, elle était annoncée soit par les figures véterotestamentaires de femmes marquantes de l’histoire juive, soit par les révélations des prophètes. Un titre qui coïncide bien avec le temps pascal est « Marie porte du Ciel ». Récemment nous lisions dans l’Evangile de saint Jean les passages où Jésus se présente comme la porte des brebis. Il n’y a aucun doute sur le fait que c’est bien Lui qui ouvre la porte, guide les fidèles, les fait entrer à l’abri dans ce que saint Jean nomme le bercail pour désigner l’Eglise. Jésus est le Bon Berger. Et Jésus est désigné comme la porte des brebis, qu’il conduit vers le Père dans la Gloire céleste. Il est donc la porte du Ciel pour chacun de nous. La Tradition a vu en la Vierge Marie celle par qui le Verbe passe pour être avec nous. A juste titre, Marie est vue comme une porte, en premier pour cette venue du Verbe lors de sa descente, mais aussi pour la montée du Corps du Christ, l’Eglise donc chacun de nous, vers le coeur de Dieu dans la Gloire. Elle est la porte du Ciel si le Ciel est Dieu lui-même par laquelle Dieu se fait tout proche de nous et par laquelle tous les membres retrouveront Dieu dans l’au-delà. Elle est la porte et elle est la première des rachetés pour entrer avant nous dans la vie Eternelle. Nous pouvons nous rappeler la prière du psalmiste « Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire ! Qui donc est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire. » (Ps 23, 9-10) Ce psaume dit le désir du peuple juif de passer la porte de Jérusalem pour emprunter l’entrée du temple afin d’être en présence de Dieu. Le sein maternel de Marie devient le nouveau temple où Dieu trouve abri. Il fait sa demeure en elle et elle est dorénavant associée au Salut par sa coopération permanente à cette oeuvre. Ce qui est vrai de l’incarnation est vrai de la Rédemption. En effet, Marie est présente au début du Mystère du Christ et continue éternellement son rôle de Mère. Le sentiment des chrétiens fut toujours en ce sens car personne ne pouvait rester insensible à la maman du Roi de rois. Chez nos frères protestants, malgré le profond attachement de Luther à Marie qui écrivit un beau commentaire du Magnificat, il y eut une opposition idéologique forte à la théologie catholique particulièrement envers la mariologie de l’Eglise, surtout vers le XVIIIème siècle, et les fidèles protestants furent éloignés de leur Mère céleste, sous prétexte que seule la Bible fait référence pour leur foi. Mais Marie n’est-elle pas avant toute chose évangélique, quand elle acquiesce entièrement à la volonté de Dieu, quand elle demande aux serviteurs de faire tout ce que Jésus dira, quand elle est présente à la Croix fidèle et gardant la foi, quand elle est remplie à nouveau de l’Esprit lors de la Pentecôte ? Il est fort triste de voir notre mère ainsi négligée et oubliée car elle promeut une relation de confiance et de douceur entre nous croyants et notre Seigneur. Elle nous indique sans cesse comme garder en notre coeur tout ce que Dieu fait et dit. Elle est notre avocate et la figure de la femme qui nous défend des tentations du serpent puisqu’elle lui écrase la tête.

En ce jour et en ce mois de Marie, redoublons de foi par la prière avec la Vierge Marie. Assurément ce qui est vécu par l’Eglise est difficile et possiblement nous subissons ce confinement dans une attitude citoyenne de solidarité avec les malades et les soignants que nous remercions encore, mais aussi avec une tentation de complicité avec l’esprit du monde qui cherche à nous éloigner des saints mystères par le relativisme spirituel ambiant et un manque de fermeté dans la foi. Marie aurait-elle dit « tout cela n’est pas si grave ! » ? Non, Marie a vu le combat de son Fils Jésus contre le démon. Tout ceci est grave car en dépendent notre salut et notre vie éternelle. Si Marie se manifeste tant dans l’époque post-moderne qui est la nôtre, c’est parce que les forces du mal sont bien à l’oeuvre et que même nous, les fidèles de l’Eglise, nous leur prêtons une oreille complaisante. Marie s’est tenue au pied de la Croix quand tous avaient fui. Soyons donc courageux et fidèles, avec le chapelet comme instrument de prière dans une main, l’autre dans la main de Marie pour regarder et écouter le Christ. Elle est la femme éblouissante, la porte du Ciel, par laquelle des grâces merveilleuses nous sont communiquées. Abritons nous sous son voile de tendresse pour être acteur dans notre société et pour en transformer les structures, à l’écoute de l’Evangile, en mettant en oeuvre tous nos talents personnels pour ce but. Catholiques, nous y sommes attendus, ne nous désistons pas, car la Vierge nous protège et que Dieu nous le demande.

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André