Message de Monseigneur Christory du dimanche 10 mai 2020. « Celui qui m’a vu a vu le Père ! »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Voici que Saint Luc raconte dans les Actes des apôtres une expérience très concrète de la charité et de la vie communautaire. Il faut savoir qu’à Jérusalem venaient des juifs de toute la diaspora méditerranéenne car c’était un rêve que de faire un pèlerinage en cette sainte ville et même d’y achever sa vie. Ainsi trouvait-on parmi les nouveaux disciples de Jésus des juifs d’origine hébraïque et d’autres d’origine grecque. Probablement, ceux originaires de Palestine étaient accompagnés par leurs proches alors que ceux qui venaient de loin étaient isolés.

C’est le cas des veuves qui ne pouvaient compter que sur un enfant pour les assister, encore fallait-il qu’il vive sur place. La dispute conduit les apôtres à rassembler la communauté pour lui proposer un projet qui leur permettra de demeurer dans la prière et d’annoncer la Parole tout en s’assurant que ces mères soient soutenues. Il est dit dans le texte que ces propos plurent à tout le monde.

Ils demandent qu’on choisisse sept hommes estimés de tous. Ils leur imposent les mains par ce geste de consécration pour qu’ils soient diacres à l’image du Christ serviteur parmi leurs frères et sœurs.
L’église est donc guidée par l’Esprit Saint et elle s’organise comme toute famille.

Ce qui est touchant c’est le fait qu’il soit dit par deux fois, au début du passage comme à la fin, que le nombre de disciples augmentait. Nous pourrions nous demander pourquoi. Or que voit-on dans ce récit ? La communauté est en prière, la parole est annoncée à temps et à contretemps, et la charité se fait concrète envers les personnes fragiles. Il y a là trois réalités qui deviennent des critères d’une vie ecclésiale féconde. Aussi une personne qui n’est pas membre, voyant les œuvres pleine de compassion et entendant la Parole de vie se laisse toucher en son cœur. Un tel cœur qui rencontre l’amour des frères s’ouvre à la foi qui le transforme. C’est ainsi que des hommes et des femmes deviennent disciples de Jésus. Le pape François ne dit-il pas que l’Eglise croît par attraction et non par prosélytisme ?

La vie chrétienne est justement chrétienne parce que fondée sur l’accueil de Jésus. Saint Pierre écrit que Jésus est la pierre angulaire, celle qui porte toute la construction, si précieuse, malheureusement rejetée par les hommes. Maintenant que Jésus a vaincu la mort, Pierre insiste pour que chacun prenne part à la construction de la demeure spirituelle comme pierre vivante en s’offrant en sacrifice spirituel. Dorénavant, le peuple des croyants peut annoncer les merveilles que le Seigneur réalise par la puissance de l’Esprit.

Mais cela n’est possible que si nous reconnaissons Jésus pour ce qu’il est réellement. Juste avant sa passion, Jésus prend le temps d’une conversation profonde avec ses disciples après la sainte cène lors de laquelle il donne son corps à manger et son sang à boire. Il leur annonce son départ, mais aussi sa mort : « le Fils de l’homme va être livré, mais le troisième jour il ressuscitera ». Les apôtres sont terriblement décontenancés, même s’il y a là une promesse de vie.

Philippe a une demande : « montre-nous le Père, cela nous suffit ! ». Cela est bien légitime, pour nous aussi. Nous aimerions voir Dieu, être assuré de sa présence. Mais qui a déjà vu Dieu ? Cela n’est pas possible. Cependant, Dieu se révèle par son Fils, à travers ses œuvres et sa parole. Aussi Jésus répond à Philippe : « celui qui m’a vu a vu le père. Je suis dans le Père et le Père est en moi. » Nous comprenons qu’il n’existe pas de vision directe de Dieu. C’est Jésus, le fils qui nous le révèle, médiateur entre les hommes et Dieu. Jésus est l’unique chemin vers le Père. C’est peu à peu, en le recherchant et en l’imitant, que le disciple découvre le Père. « Bienheureux les coeurs purs, ils verront Dieu ! » (Mt 5, 8)

Aussi, veut-il avancer plus loin dans la révélation de son être, il promet aux apôtres de les retrouver bientôt. Voici ce qu’il dit : « Je pars vous préparer une place, et quand je l’aurais préparée, je viendrai vous prendre pour que là où je suis, avec moi vous soyez. » (Jn 14,3) Etonnant ! Comment comprendre cela ? Thomas est un homme concret qui aime Jésus mais qui veut comprendre : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » (Jn 14,5) Il ne voit pas de quel chemin parle Jésus car il ne peut concevoir à propos de quel lieu Jésus parle. Aussi Jésus lui révèle-t-il encore plus son identité : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6)

Nous pouvons nous interroger sur un point vraiment important, car il en va de notre futur. Est-ce que Jésus parle d’être avec lui ici-bas ou est-ce pour la vie éternelle ? Il a fait une promesse : nous vivrons avec lui par le don de l’Esprit Saint, et c’est maintenant ! Mais c’est aussi l’anticipation de la vie éternelle. Nous sommes de passage sur cette terre. Le temps y est court, alors que le Ciel sera un présent éternel. Jésus a dit par ailleurs « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.» (Jn 14,23) Notre vie nous destine à vivre avec le Seigneur.

Quand adviendra ce moment ? Il est déjà là.
Le repas eucharistique est l’union du Ciel et de la terre. Jésus est présent par le ministère du prêtre. L’Amour trinitaire nous relie tous, entre nous et avec Dieu. Voilà pourquoi la messe est si importante, voilà pourquoi ceux qui ont véritablement pénétré le mystère de la sainte messe désirent tant y participer.

Pour conclure ces mots, en ce temps pascal, prolongement de Pâques et commémoration de la Résurrection de Jésus-Christ, je vous invite à l’action de grâce comme le psaume la chante. Dieu est fidèle. Il veille sur ceux qui le craignent. Il les délivre de la mort. Pensons aux personnes malades, à ceux et celles qui vivent de grandes souffrances, à tous les soignants, et encore aux hommes et aux femmes qui décident des choix politiques pour gouverner ce pays.

Prions dans la puissance de la louange pour que la Sagesse de Dieu révèle à tous que Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Qu’ils le choisissent pour trouver en lui le chemin sur lequel ils peuvent avancer avec confiance dans la vie quotidienne, éclairés par l’Evangile de la vie, en allant à la rencontre de Dieu le Père. Oui, ils verront Dieu ceux qui le craignent.

Avec le début du déconfinement, beaucoup de personnes chercheront à profiter d’une liberté retrouvée. Cependant nous chrétiens avons pu méditer seul ou en famille durant ces semaines sur la place de Dieu dans nos vies, sur la nécessité de méditer sa parole, sur le soutien indéfectible de la Vierge Marie, sur le pardon pour croître dans l’Espérance. Ne nous précipitons pas pour retrouver les loisirs d’antan, mais gardons bien l’essentiel de ce que ce temps a révélé des désirs profonds de notre cœur. Avec la Vierge Marie que nous honorons en ce mois de mai, continuons fidèlement sur le chemin de la foi et de la vie. Ensemble, en Eglise, nous sommes le peuple de Dieu destiné à annoncer les merveilles de son amour. Amen.

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, nous nous confions à la prière de la Vierge Marie, avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André