Message de Monseigneur Christory du mardi 12 mai 2020. « Paul et Barnabé les exhortaient à persévérer dans la foi »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Ce jour, je voudrais vous lire un passage des Actes des apôtres, celui de la messe de ce jour, du chapitre 14 du livre que nous parcourons tout ce temps pascal, car c’est toujours une aventure extraordinaire.

En ces jours-là, comme Paul et Barnabé se trouvaient à Lystres, des Juifs arrivèrent d’Antioche de Pisidie et d’Iconium ; ils se rallièrent les foules, ils lapidèrent Paul et le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort. Mais, quand les disciples firent cercle autour de lui, il se releva et rentra dans la ville. Le lendemain, avec Barnabé, il partit pour Derbé. Ils annoncèrent la Bonne Nouvelle à cette cité et firent bon nombre de disciples. Puis ils retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche de Pisidie ; ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. » Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent au port d’Attalia, et s’embarquèrent pour Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie. Une fois arrivés, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Ils passèrent alors un certain temps avec les disciples.

Nous retrouvons Paul qui se nommait avant Saül, avec Barnabé qui l’a connu à Damas, maintenant envoyés ensemble annoncer la Christ ressuscité.

On lit de vrais succès comme lorsqu’après la guérison d’un homme grabataire, tous les témoins prennent Paul et Barnabé pour des dieux, en l’occurence Zeus et Hermes, et que bien qu’ils s’en défendent vigoureusement, le prêtre païen veut faire un sacrifice en leur honneur; mais juste après cette liesse d’autres juifs arrivent d’Antioche et convainquent si bien la foule qu’elle se retourne contre Paul et le lapide. Miracle, il se relève et à nouveau ils repartent ailleurs à Derbé, ville de l’actuelle Turquie. Attachés à aucun lieu, ils fondent des communautés composées de juifs qui reconnaissent en Jésus-Christ le Messie que leur peuple attend et des païens qui découvrent la présence et l’oeuvre du Dieu unique tant par la prédication bouleversante des apôtres que par les gestes de guérisons et de libérations qu’ils réalisent.

Il est dit que Paul et Barnabé désignent des anciens. C’est par ce mot grec episcopos qu’ils sont nommés. Ce mot inclut à la fois le sens de l’ancien et du surveillant, celui qui veille. Ainsi, l’Eglise se démultiplie par le choix d’hommes qui sont les nouveaux évêques, que les apôtres désignent dans la prière et le jeûne, et qui sont confiés à Dieu. On peut entrevoir là une liturgie simple qui est à l’origine de l’ordination épiscopale actuelle. Le critère du choix qui est fait est que ces hommes aient mis leur foi dans le Seigneur. Il faut entendre par là que leur vie est dorénavant donnée, orientée et guidée par Jésus et l’Evangile, au service de l’Eglise locale. Paul et Barnabé savent par expérience que la conduite de l’Eglise passera par bien des épreuves. Jésus nous a prévenus, et ces premiers chrétiens connaissent tous l’histoire d’Etienne, diacre lapidé pour sa foi.

A nouveau, nous voyons les deux apôtres repartir. Ils ont installé l’Eglise locale, mis à sa tête des anciens et il est temps de partir ailleurs. Paul dira plusieurs fois combien il discerne que l’Esprit Saint veut le conduire vers d’autres lieux où d’autres personnes les attendent. Point n’est besoin de s’attarder au-delà du temps nécessaire, puisqu’ils font confiance aux nouveaux venus à la foi. La grâce de fondation est transmise, des charismes jaillissent parmi ces croyants. Dans les actes, nous voyons l’importance du témoignage. Paul devra plusieurs fois se justifier et raconter comment l’Esprit a opéré depuis le début pour le délivrer du mal qui l’habitait quand il voulait faire arrêter les premiers disciples et les faire mettre à mort, et comment le Christ l’a saisi aux portes de Damas. Ici aussi, le témoignage est celui de l’oeuvre de l’Esprit parmi les nations, entendons chez des hommes et des femmes de toutes origines particulièrement des païens romains et grecs. Le témoignage n’est pas une garantie que tous vivront les mêmes dons de manière identique. Mais il est la manifestation de la puissance de Dieu qui fait espérer que cette action divine peut aussi advenir dans la vie de celui qui reçoit ce témoignage et le croit véritablement. Nous savons, et l’Evangile le dit souvent, pour que la grâce opère, il est attendu que la personne proclame sa foi en Jésus-Christ, ce qui engage sa vie. Rappelons-nous que même Jésus faisait peu de guérisons à Nazareth, pourtant sa ville de jeunesse, car les gens manquaient de foi.

Ce beau récit que Saint Luc a reçu des premiers témoins nous montre le dynamisme de l’Eglise alors que celle-ci n’a rien, ni locaux, ni églises, ni écoles. Le lieu de la réunion dominicale où la fraction du pain est célébrée est la maison domestique. Ce qui constitue l’Eglise des premiers temps est l’assemblée qui communique par ses membres qui voyagent et par des lettres permettant de transmettre l’Evangile et de faire connaître les faits qui adviennent. Tout reste à faire, à préciser, comme le Credo que l’on nomme le symbole de la foi à ce moment là. Beaucoup de questions se posent quand l’Evangile rencontre ces cultures si diverses. Comment dire la foi à ceux et celles qui viennent à Jésus, qui demandent le baptême, qui deviennent à leur tour missionnaire ? Comment conserver le dépôt de la foi dans sa pureté et sa vérité ? Chacun peut être tenté d’en faire sa propre interprétation, d’y aller de son autorité humaine pour imposer un point de vue. Au fond, cela dit le risque extraordinaire pris par Jésus quand il envoie ces onze hommes qui ont partagé sa vie pour annoncer le Royaume dans cet immense empire romain. C’est en priant toujours qu’ils pourront demeurer connectés à la source. Les divisions se produiront, car là est l’oeuvre du malin, mais toujours le projet divin se déploie, souvent quand tout manque, quand seul l’acte de foi en la Providence est possible. Jésus n’a-t-il pas dit :« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » (Mt 6,33-34) ?

Nous sortons peu à peu du confinement. Pour beaucoup d’entre nous, nous nous y étions habitués. Difficile pour une bonne partie de la population, ce fut aussi un temps de grâce pour d’autres, comme pour ces familles qui ont eu le temps de se retrouver. Pour notre Eglise, si cela a suscité de nombreuses initiatives, nous voyons combien nous atteignons la limite du raisonnable. Nous avons besoin de l’assemblée. Elle était le tout de l’Eglise des origines. Elle demeure le coeur de notre vie, même si depuis des oeuvres étendent nos actions vers les périphéries notamment de la pauvreté. Nous commençons à nous retrouver, et la nécessité de rester à distance et de porter souvent le masque oblige à choisir des gestes de salutation et de rencontre différents. Comment aller vers les gens, dans la rue, les magasins, surtout dans l’espace public quand le sourire est masqué et que nos mains sont inutilisables ? Pourquoi ne pas reprendre la belle salutation proposée par Jésus : « dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” » (Lc 10,5) Ainsi, je vois des pasteurs qui vont en ces jours avec des fidèles parcourir les rues des villages de notre campagne, sonner aux portes pour donner cette paix, écouter un instant les joies et les peines, prier quand cela est souhaité. Bravo !

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, prions :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André