Message de Monseigneur Christory du mercredi 13 mai 2020. « Collaborer pour construire notre maison commune » Méditation sur l’écologie intégrale.

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Nous aurons ce 24 mai un anniversaire important. Il ne s’agit pas d’une personne mais d’un texte du pape François qui a beaucoup interpelé à l’époque de sa sortie. L’encyclique Laudato Si, ce qui signifie « sois Loué », développait sa vision de l’écologie intégrale. Quand vous regarderez votre jardin ou la campagne, quand vous écouterez les oiseaux chanter ou votre chat miauler, rendez grâce pour la planète et la nature, pour le bien qu’il y a à contempler. Sur ce texte, même des non catholiques et des personnes athées se sont exprimés en reconnaissant l’importance du message. Citons par exemple Nicolas Hulot : « L’âme du monde est malade et nous divaguons dans une profonde crise de sens. L’homme n’est plus relié à rien, c’est son désarroi tragique. Privé d’horizon, l’homme est mutilé. » Il continue son questionnement : « Où est l’homme universel, fraternel ? » Aussi l’ancien ministre de l’écologie reconnait : « Ce texte peut être une boussole providentielle dans un monde désorienté pour retrouver du sens. Une passerelle inespérée pour renouer avec l’humilité, la modération et la solidarité. » (Préface Laudato si éditions Quasar)

Nous aimons la nature. Nous achetons de plus en plus en circuit court. Nous réfléchissons à nos achats. Pourquoi acheter des kiwis qui ont fait 20.000 kilomètres depuis la Nouvelle-Zélande quand la France est un gros producteur de kiwis ? Nous trouvons idiots d’avoir dans nos supermarchés cent produits presque identiques alors que l’artisan local en produit un qui est bon, certes souvent un peu plus cher. Mais ne suffit-il pas d’en manger moins pour que la dépense diminue ? Certains diront que ce n’est pas si simple. Certes, mais mieux vivre en consommant mieux est mieux, n’est-ce pas ?

La nature est une école de vie. De la chapelle de l’évêché, lors des messes où parfois une distraction me saisit, j’ai vu le soin d’un couple de tourterelles qui bâtissait son nid dans une gouttière. Curieux emplacement et même dangereux me suis-je dit, mais tellement touchant de voir le mâle apporter dans son bec une brindille à la fois et la donner à sa compagne pour préparer l’espace de la vie à venir. Comment mes propres choix vont impacter l’espace de vie des futures générations ? Comment je prends soin de la nature pour que dans vingt, cinquante ou cent ans, ce soit beau et vivable ?

Parlons donc de ce texte et je me propose de le redécouvrir d’ici le 24 mai. Surtout prenez le en main, relisez ces pages si instructives.

Le pape nomme la terre notre « maison commune », mais aussi « notre soeur » en reprenant les mots de saint François d’Assise qui demeure ce très grand saint tellement attaché à Jésus que la tradition l’a nommé l’« alter-christus » soit l’autre Christ. Cet homme destiné à devenir marchand de tissus comme son père, membre d’une bourgeoisie riche, a tout laissé pour se donner à Dieu quand il rencontre un lépreux rejeté en qui il reconnait le visage souffrant de Jésus. Notre soeur disais-je mais aussi notre « mère, belle, qui nous accueille à bras ouvert ». N’est-ce pas l’occasion de regarder notre environnement différemment ? Si la terre est une soeur et une mère, comment lui parler, comment la parcourir, comment la protéger ? Car le pape note que cette soeur crie à cause de l’utilisation irresponsable et l’abus des biens dus aux hommes. Quelle en est la cause ? C’est la violence qu’il y a dans le coeur humain blessé. La terre est comme les pauvres, elle est opprimée et dévastée.

L’intervention du pape François sur ce sujet n’est pas une nouveauté même s’il est vrai que ce texte permet un pas immense dans la réflexion. Le pape saint Paul VI avait dit publiquement l’urgence et la nécessité d’un changement radical devant la véritable catastrophe écologique en vue, mais c’était en 1970 et alors qui s’en souciait ? Saint Jean-Paul II demandait une « conversion écologique globale » ce qui inclut une écologie humaine. Mais là aussi, devant les changements du monde, la chute de l’empire soviétique, le développement nouveau d’Internet, d’autres sujets fascinaient. C’est aussi le pape Benoît XVI qui voit combien tout est lié, que la nature ne peut pas être sauvée indépendamment de l’homme, que le « livre de la nature » inclut l’environnement, la vie, la sexualité, la famille et les relations sociales. Or notre comportement est irresponsable car l’homme ne donne pas de limites à sa liberté. Pourquoi cela ? Car l’homme athée et scientiste, matérialiste et consommateur devient son propre dieu. Voici ce que dit encore le pape Benoît : « le gaspillage des ressources de la Création commence là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous, mais ne voyons plus que nous-mêmes ». Dostoïevski avait écrit : “Si Dieu n’existait pas, tout serait permis.”

Devant ce constat, et je ne peux pas vous laisser dans la tristesse à la fin de cette première partie de ce texte, il faut affirmer qu’il y a un chemin, difficile mais possible vers une autre vie. Le pape cite les mots plein de sagesse du patriarche de Constantinople Bartholomée : « passer de la consommation au sacrifice, de l’avidité à la générosité, du gaspillage à la capacité de partager, dans une ascèse qui « signifie apprendre à donner, et non simplement à renoncer. C’est une manière d’aimer, de passer progressivement de ce que je veux à ce dont le monde de Dieu a besoin. C’est la libération de la peur, de l’avidité, de la dépendance. »

Nous lirons demain un premier chapitre qui passe en revue ce qui se passe dans la maison. Or encore une fois, la vision de l’Eglise est toujours qu’il existe un avenir et Saint François inspire notre intelligence vers une merveilleuse harmonie avec Dieu, avec les autres, avec la nature et avec soi-même. Il s’agit de faire un voyage tel un pèlerin, dans la lumière de l’Esprit Saint, et emprunter un nouveau chemin. J’ai confiance que des jeunes se lèvent, prophètes d’un nouvel art de vivre, non en s’opposant à ce qui fut fait, mais en construisant avec tous un projet fraternel dans lequel les besoins de tous sont considérés à commencer par ceux des pauvres, des personnes fragiles, de ceux qui ne sont pas considérés. Et je cite encore le pape « Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. »

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, prions :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André