Message de Monseigneur Christory du vendredi 15 mai 2020. Laudato Si du pape François – Méditation sur l’écologie intégrale. « L’Evangile de la création »
Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,
Quels progrès avons nous faits en France ? Nos rivières sont belles, comme l’Eure à Chartres, des oiseaux y nichent, il y a des poissons, les plantes poussent. Nous pouvons y marcher tranquillement. La conscience des gens s’accroît sur le bien que cela représente et les images des dépotoirs et des plages emplastifiées dans certains coins de la planète nous donnent à penser que nous sommes chanceux. Et pourtant, il y en a certains qui n’ont aucun scrupule pour jeter un paquet de cigarettes, laisser une bouteille sur le rebord d’une fenêtre, aller déposer quelques déchets de chantier au bout d’un chemin. Certes l’éducation prime, la prévention est importante, la répression parfois nécessaire. Rêvons que nous découvrions que la nature est un don fait à l’humanité par le créateur.
La pape dans son second chapitre de l’encyclique Laudato Si veut parler de Dieu créateur de tout. Et dès les premières lignes il s’en explique pour ses lecteurs incroyants en disant que la vision que l’Eglise porte est que l’acte même de créer que nous attribuons à Dieu nous met en relation avec lui, entre nous, avec soi et avec la nature. « Tout est lié » revient régulièrement comme un leitmotiv. Ce qui veut dire que nos relations avec les créatures et les êtres vivants vont rejaillir sur nos relations entre les hommes. Le chapitre premier de la Genèse qui ouvre la Bible décrit la création progressive et complexe de la nature et affirme que cela était très bon. Nous avons à découvrir la bonté de la nature et la recevoir comme un cadeau pour l’admirer et en prendre soin, car celle-ci est notre Soeur la Terre. A la suite de ses prédécesseurs et particulièrement saint Jean-Paul II qui écrivit un texte puissant « Foi et Raison » qui les compare à deux ailes qui permettent de voler vers la connaissance du réel, le pape François désire un dialogue intense et fécond entre la science et la religion.
Pour nous qui sommes chrétiens, nos convictions nous placent au coeur de ce monde créé par pure bonté divine et nous engagent dans une responsabilité totale. De plus, à la lumière des textes sacrés, nous comprenons que cette création est le fruit de l’amour divin. Il existe comme un enfantement maternel de ce monde, aimé par Dieu : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16) Nous avons été conçu dans le coeur de Dieu ! Le monde est issu d’une décision et non du hasard ou du chaos, la création est bien de l’ordre de l’amour qui se donne. L’écrivain et poète Dante Alighieri parlait de l’« amour qui meut le soleil et les étoiles ». La Sagesse dit : « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé » (Sg 11,24) Le pape dit « que chaque créature a une fonction, que rien n’est superflue et que tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu » (N° 84).
Mais la vie est en danger par négligence ou par cupidité « car la terre est pleine de violence à cause des hommes » (Gn 6,13). Ce qui était déjà vrai dans le récit de Noé l’est toujours plus aujourd’hui. C’est le reniement de Dieu et l’athéisme militant qui désunissent les hommes de la vraie richesse d’amour placée par Dieu dans sa création pour en faire un champ d’exploitation et d’enrichissement matériel. Or tout est lié et le pape note que la cruauté des hommes envers les créatures produit une nouvelle cruauté des hommes entre eux. Comprenons que Dieu nous a confié ce monde non pas pour l’asservir, l’exploiter et l’épuiser. Ce monde ne nous appartient pas. Cela est très important car cela oriente nos actions à venir. « Le monde et sa richesse m’appartiennent » dit le Seigneur (Ps 49,12). Cela signifie que l’homme doit cultiver et garder la nature puis en rendre compte à Dieu. Notre relation avec la nature exprime notre respect envers Dieu qui nous la confie comme son bien précieux. Face à la tentation de mettre la main sur la création, l’Ecriture nous met en garde sur ce qui serait un péché contre Dieu lui-même. L’homme ne peut pas maltraiter son semblable comme Caïn qui tua Abel, l’homme ne peut discriminer le pauvre en faveur du riche, l’homme ne peut faire de son frère son esclave, cela serait faire violence à Dieu. Mais l’homme de manière identique ne peut pas considérer les animaux et les plantes comme des objets à exploiter et à détruire. Pourquoi ? Car toute chose créée l’est aussi par bonté divine et appartient au projet divin, avec son harmonie et son équilibre, dans son rayonnement. De cette compréhension l’Eglise développe sa pensée sur la « destination universelle des biens ». Certes elle ne s’oppose pas à la propriété privée mais cela signifie que l’homme qui possède une certaine partie de la création la reçoit avec la responsabilité d’en prendre soin pour le bien commun ce qui veut dire le bien des autres hommes. Là est la règle d’or car il existe toujours une fonction sociale dans la propriété. Le monde a besoin de développement et il est heureux de voir les gens de la Terre innover pour qu’en la traitant toujours mieux, celle-ci produise la nourriture nécessaire à chacun. En cela, ils collaborent avec le Créateur.
La foi nous invite à reprendre avec saint François d’Assise conscience que notre vie et parfois la survie d’une partie importante de l’humanité va dépendre de notre retournement intérieur pour contempler la nature, en tirer les bons fruits sans la dégrader et en prendre soin car elle sera l’héritage que nous remettrons aux générations futures, nos enfants. Finalement en découvrant, et il sera tellement important que les parents fassent entrer leurs enfants dans cette vision contemplative, que toute créature vient de la Bonté de Dieu, l’homme peut à nouveau reconduire la création vers Dieu, dans la louange et la gratitude, pour ainsi faire grandir sa joie.
Jésus nous invite à cette vigilance du coeur, lui qui a souvent pris exemple sur la nature pour nous parler notamment par des paraboles. Je désire achever ce propos par une belle affirmation du pape : « Tout est lié, et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière et à mère terre. » (N°92)
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Et, en ce mois de mai, mois de Marie, prions :
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen
Donnez au Denier de l’Eglise
Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !
Mai, le Mois de Marie
Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.