Message de Monseigneur Christory du dimanche 17 mai 2020. Laudato Si du pape François – Méditation sur l’écologie intégrale. « S’il vous plait, ne vous habituez pas ! »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Ne vous habituez pas en ce dimanche à vivre sans la Sainte Messe. L’état veut nous préserver du virus mais il nous prive toujours de nous rassembler soit de vivre l’essentiel. Chrétiens, nous sommes dans le monde sans être du monde, et cette souffrance peut stimuler notre désir de demeurer en présence de Jésus-Christ. Comment ? En lisant seul ou en famille les textes de la messe de ce jour, en partageant ce que l’Esprit nous inspire, en priant les uns pour les autres et pour cette société malade du covid-19 mais surtout atteinte par l’épidémie du rejet de Dieu et souvent du désordre écologique qui en découle, car alors l’idole est l’orgueil de l’homme. Or un vrai renouveau écologique a besoin d’humilité pour défricher un nouveau chemin à l’école de l’Evangile et de la nature.

Nous avançons dans la lecture passionnante du texte du pape François sur l’écologie appelé « Laudato Si – Loué sois-tu ». Le pape a commencé par un regard large sur ce qui se passe dans ce qu’il nomme la maison commune, ou la planète bleue notre Terre. Déjà nous découvrions combien la question écologique est complexe, car elle ne peut être réduite à manger bio et à bien traiter nos déchets. Il en va de toutes nos relations car, répète-t-il souvent, tout est lié. Dans ce qu’il appelle l’évangile de la création, ce qui veut dire la Bonne Nouvelle, nous comprenons à la lumière des écrits bibliques que la création que l’on peut appeler la nature est un cadeau de Dieu offert par pur amour. Celui-ci nous est confié. Notre travail est donc de la servir sans l’asservir. De la développer sans l’exploiter, d’y trouver notre nourriture sans l’épuiser. Ainsi pourrons nous transmettre ce cadeau aux générations suivantes, encore plus porteur de vie. Mais nous devons aussi être lucides sur la dramatique dégradation de tant d’écosystèmes qui, pour certains, sont irrémédiablement détruits. L’homme a été capable de ruiner en deux siècles ce que la nature a mis des millions d’années à nous préparer. Face à une technique dominante qui, certes peut apporter des moyens qui rendent la vie plus facile, enferme de plus en plus l’homme en tant qu’objet de consommation, dans une culture mortifère, le pape pense un nouveau projet culturel fondé sur une nouvelle éthique supposant des relations, le partage, la contemplation, la gratuité, la responsabilité et la subsidiarité. Nous espérons que les choix personnels que nous ferons changeront la société dans une recherche du bien commun, du bien des pauvres surtout.

Tout est lié car l’ensemble des vivants, êtres humains, animaux et végétaux, forment un ensemble relié. C’est donc par une approche intégrale que le pape pense l’écologie. Ainsi l’écologie est économique, elle demande de réfléchir les rapports humains entre eux et avec l’environnement en tenant compte des savoirs différents. L’écologie est aussi sociale car l’état des institutions d’un pays a un impact direct sur l’environnement. L’environnement est la relation entre la nature et la société qui l’habite. Il est nécessaire d’avoir des lois qui régulent ces rapports humains notamment avec la nature et il faut aussi l’institution politique capable de faire appliquer ces lois non pas par la contrainte mais par l’adhésion, d’où le besoin d’un système éducatif intégrant toutes ces relations y compris notre relation avec Dieu. Quand les hommes reconnaissent que l’environnement où ils vivent est un don de Dieu, ils bénissent le Seigneur et ils prennent soin de la terre. L’écologie est aussi culturelle, car l’homme a développé un patrimoine culturel fantastique, des savoirs multiples, des traditions parfois ancestrales, des savoir-faire merveilleux. Mais la vision consumériste tend à homogénéiser les cultures et elle affaiblit cette immense variété culturelle. Les solutions en vue d’une écologie intégrale émergeront en partant des cultures particulières sans leur imposer un mode de vie qui s’annoncerait meilleur.

Notre pape est très lucide. Evêque en Argentine, il a vécu souvent à côté de chrétiens des bidonvilles ou des quartiers menacés par les trafics. Il connait sans illusion la capacité des êtres humains à faire le mal. Mais il est toujours capable de nous parler d’un chemin de vie et d’espérance. Pour exemple il voit que dans des environnement urbains totalement dégradés sans service de voirie et de propreté, les personnes vivent là de profondes relations interpersonnelles et entretiennent bien leur petite maison. « Je veux insister sur le fait que l’amour est plus fort… Dans ces conditions, beaucoup de personnes sont capables de tisser des liens d’appartenance et de cohabitation, qui transforment l’entassement en expérience communautaire où les murs du moi sont rompus et les barrières de l’égoïsme dépassés. » (N° 149) Bien entendu, tout ne va pas bien pour autant et il en va d’une véritable responsabilité écologique de proposer des espaces de vie sains, des transports publics corrects, où la beauté est favorisée car elle élève les âmes et apaise.

Dans ce chapitre, le pape François insiste sur le principe du bien commun. Qu’est-ce que cela signifie ? Il dit que « c’est l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». Ce bien présuppose le respect des personnes, notamment dans leur capacité à susciter un progrès favorable à la collectivité et à toute personne notamment les plus fragiles. C’est aussi la cas de la famille, si dramatiquement désarticulée aujourd’hui par les ruptures et les idéologies comme celles du genre qui font fie du fondement qu’est la nature biologique de l’être humain. Etonnante perversité de cette vision quand les mêmes personnes encouragent l’écologie : manipuler les grenouilles devient un délit, mais manipuler l’être humain ne poserait pas de problème !

Enfin la pape achève ce chapitre sur l’écologie intégrale en parlant de la justice entre les générations. En effet les hommes ne peuvent pas vivre le présent en consommateur et ignorer ce que sera la vie future pour leurs descendants. La terre qui nous est confiée appartiendra à ceux qui viendront après nous. Or « le rythme de consommation, des gaspillages et des détériorations de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète. » (N° 161) Beaucoup de problèmes qui surgiront sans aucun doute viendront de notre vie présente axée sur l’immédiateté. Comment le monde vivra-t-il demain en paix quand les enfant découvriront que les richesses sont entre les mains de nantis et que la majorité bénéficient des miettes de la table, vivant dans des conditions inhumaines ? Si nous n’ouvrons pas nos yeux sur le besoin de justice, aujourd’hui et en vue des prochaines générations, le drame sera pire que ce que nous imaginons.

Mais voici pourquoi nous ne perdons pas espoir. Jésus-Christ nous communique ses dons par l’Esprit Saint. L’évangile de ce dimanche, tiré de saint Jean, promet que Jésus enverra le Paraclet, notre défenseur, qui nous enseignera toutes choses. C’est la personne de l’Esprit Saint. Mettons nous à son écoute. Préparons nous en ces jours par une belle neuvaine à l’Esprit Saint afin d’être éclairé. J’affirme qu’il y a assurément quelque chose que chacun peut faire vers ce plus de l’écologie intégrale. Il faut y réfléchir ensemble, partager et agir surtout. Solidaires, nous sommes tous concernés. S’il vous plait, ne vous habituez pas !

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, prions :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André