Message de Monseigneur Christory du lundi 18 mai 2020. Laudato Si du pape François – Méditation sur l’écologie intégrale. « Avec l’aide de Dieu et un peu de sueur ! »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Comment se motiver pour faire bouger les lignes sur la question écologique ? Quand nous regardons en profondeur les drames qui frappent les populations du monde, surtout les plus pauvres, à cause du grave désordre écologique, nous pouvons nous dire soit qu’il est trop tard, soit que nous n’y pouvons rien, soit que c’est à d’autres de bouger, etc. Il est facile de rester stoïque, d’enfoncer la tête dans le col du manteau et de se dire que la tempête passera. Le pape dans son cinquième chapitre de l’encyclique Laudato Si – Loué sois-tu – présente quelques lignes d’orientation et d’action. Il y a un mot que revient toujours, c’est dialogue. L’être humain est un être de relation, et les solutions difficiles qui pourront être promues en vue du bien commun et d’un respect de l’environnement passeront par un dialogue de confiance. Or nous sommes nombreux, non seulement comme habitants de la planète, mais aussi comme nations, et responsables politiques. Ouvrir un dialogue demandera de l’énergie et de l’enthousiasme. En avez-vous ?

Permettez moi une pensée personnelle. Notre monde, cet ensemble de sociétés humaines, a besoin de charité. Ce mot charité n’est pas utilisé en politique où l’on parle éventuellement de solidarité. Sont solidaires des êtres vivants qui se considèrent semblables, partageant un même écosystème, motivés par une cause commune. Or la charité, telle que l’Evangile la propose, est l’amour agapé, celui qui se donne totalement au-delà du raisonnable, ce qui veut dire pour une société humaine au-delà de tout intérêt personnel et partisan, sans attente d’un retour économique. Un don justifié parce que c’est tout d’abord digne pour soi que de se donner pleinement et que l’autre vaut plus que soi, car il est créé à l’image du Dieu invisible. Comme l’enseignait Mère Teresa auprès de ses frères et soeurs les missionnaires de la charité, les pauvres, aussi sales et blessés soient-ils, sont le Christ que vous touchez. La charité fait voir avec les yeux du coeur ce que les yeux de chair n’atteignent pas, une grandeur et une dignité d’enfant de Dieu. Le fondement d’une vraie écologie est la charité car alors toute personne entrant dans ce regard sera capable d’oeuvrer avec tous ses talents pour le bien commun, au-delà d’un bénéfice personnel pour son clan, sa famille ou son entreprise, et pour l’avenir au-delà d’un résultat immédiat si souvent exigé par l’électorat politique impatient de voir aboutir ses demandes consuméristes ou partisanes. Or comment grandir dans la charité ? Comment promouvoir cette valeur humaine dans la société civile ? Certes quelques personnes fondent leur vie sur un humanisme respectueux des autres et généreux. Mais dans le concert des nations, c’est bien le pouvoir et l’argent qui dominent les choix politiques et du coup écologiques. Ces derniers reçoivent la piécette que le système veut bien leur accorder tant que les bénéfices des entreprises ne sont pas mis en cause. Nous pourrions nous demander si un système politique peut oeuvrer avec charité ? Je crains que non, et malheureusement les formes de répression et de sanction (135 euros si vous êtes pris sans la bonne attestation !) montrent que le système ne fait pas confiance et donc n’est pas charitable. Car une expression importante de la charité est la confiance donnée à l’autre qui se concrétise dans la subsidiarité. Normalement la démocratie devrait être fondée sur la confiance, mais le constat est souvent autre.

Positivement le pape Francois rappelle les sommets internationaux en faveur de l’écologie qui, durant plus de trente ans, ont consacré leur travaux à des thématiques importantes : les gaz à effet de serre, les mouvements de déchets dangereux et leur élimination, la désertification, la commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées, la couche d’ozone amincie, l’accès à l’eau potable, la déforestation, etc. Mais le constat est dur car, par manque de décision politique, aucun accord général vraiment significatif et efficace n’a abouti sur l’environnement. De belles intentions sont formulées, des films émouvants sont regardés, on fait des photos des participants, mais le pouvoir de la finance et de la technique continue en affirmant que seul le développement économique apportera une réponse globale écologique. Or cela ne fonctionne pas, d’autant que les bonnes volontés, et il y en a parmi les responsables politiques, sont contrecarrées dans beaucoup de pays par des pouvoirs parallèles comme les trafiquants en tout genre et le crime organisé. Par ailleurs on aimerait que les coûts de projets plus écologiques ne grèvent pas les possibilités financières des états, ce qui est impossible pour les pays plus pauvres, qui ont donc besoin de financements solidaires de la part des pays riches. Comment trouver un consensus global et mondial ? Sommes-nous prêts à payer plus pour mieux vivre demain, nous et les générations futures, en acceptant une plus grande sobriété de vie avec une consommation énergétique diminuée volontairement ?

Heureusement il existe des possibilités quand la politique offre des espaces de créativité aux citoyens, quand le dialogue s’installe entre les acteurs de terrain, quand on bâtit ensemble un système fondé sur la charité où chacun est inclus. Je cite le pape : « La diversification de la production ouvre d’immenses possibilités à l’intelligence humaine pour créer et innover, en même temps qu’elle protège l’environnement et crée plus d’emplois. Ce serait une créativité capable de faire fleurir de nouveau la noblesse de l’être humain, parce qu’il est plus digne d’utiliser l’intelligence, avec audace et responsabilité, pour trouver des formes de développement durable et équitable, dans le cadre d’une conception plus large de ce qu’est la qualité de vie » (N°192)

Finalement dans ce chapitre du texte Laudato Si, le saint Père reprend la question des religions dans les débats sur l’écologie. L’Eglise peut jouer un rôle important et nécessaire. Le pape François dit en effet : « l’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique, mais j’invite à un débat honnête et transparent, pour que les besoins particuliers ou les idéologies n’affectent pas le bien commun. » (N° 188) L’Eglise est supranationale et est présente partout. Elle est capable d’animer un projet. Le Saint Père affirme un point très important : sur quels principes éthiques sera motivé l’effort de tous en vue d’une écologie intégrale ? Quelle force justifiera que l’on se mobilise pour plus de cohabitation fraternelle, de bonté mutuelle, de sacrifice, d’entraide entre nations ? Comment irons-nous défendre toujours et avant tout les besoins des populations menacées et pauvres ? J’invite chaque catholique à creuser cette question non pas en faisant de la théorie, mais en commençant par prier pour recevoir de l’Esprit Saint un amour toujours plus fort, une charité vraie qui n’exclut pas les autres. Puis à se rassembler, car ensemble nous sommes meilleurs, et voir alors ce qui est possible localement. Oui, une simple allumette peut allumer un grand feu. Là est la force d’une population unie qui entraine le système économique et politique sur une nouveau chemin. Mais il faudra se battre pour cela car l’homme résiste toujours au changement. Avec l’aide de Dieu et un peu de sueur !

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, prions :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André