Message de Monseigneur Christory du mardi 19 mai 2020. Laudato Si du pape François – Méditation sur l’écologie intégrale. « Prêter attention à la beauté et l’aimer ! »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Aujourd’hui, nous avons la joie d’une belle météo et cela nous permet de contempler la beauté de la nature en Eure et Loir, la densité des verts, l’eau des rivières, les oiseaux qui chantent le matin, les cultures qui sortent des terres grasses, tout cela est admirable et permet de continuer à réfléchir sur l’écologie intégrale avec le pape François. Nous en arrivons au sixième chapitre intitulé « éducation et spiritualité écologiques ».

C’est un passionnant sujet, car l’éducation est une activité qui nous est familière et les enfants comme les adultes sommes de plus en plus attentifs à l’écoute de la nature et nous nous laissons instruire par elle grâce aux émissions de télévision, aux livres, aux photos et par tous les passionnés de l’écologie. Cependant parler de spiritualité écologique, voilà ce qui est nouveau et original. La spiritualité est la vie de l’Esprit en nous et notre réponse à cette présence divine. Comment la relier à l’écologie ? Nous avions parlé de l’Ecriture Sainte qui nous dévoile le projet de Dieu de nous confier la création, elle-même créée par pur Amour et gratuité. Puisque nous recevons la nature du créateur avec la vocation d’en prendre soin, de la servir et d’y puiser la nourriture qui nous est nécessaire, oui il y a bien une spiritualité écologique dans l’action de grâce, dans le respect de ce trésor, dans le soin que nous avons de cultiver cet héritage pour le transmettre aux générations futures, par la louange que nous faisons monter vers Dieu. Cette spiritualité est celle d’un saint François d’Assise qui reprend par son cantique de la création les inspirations des textes bibliques tel le cantique de Daniel : « Et vous, le soleil et la lune, bénissez le Seigneur, et vous, les astres du ciel, bénissez le Seigneur, vous toutes, pluies et rosées, bénissez le Seigneur ! Vous tous, souffles et vents, bénissez le Seigneur » (Dn 3, 62-65)

Pour entrer dans cette voie nouvelle, le saint Père demande que nous choisissions un autre style de vie. Face au mécanisme consumériste compulsif, reflet du paradigme technologique économique, nous découvrons que la liberté que nous revendiquons souvent est en fait sous la coupe du pouvoir de l’argent qui nous séduit et nous entraîne. Ces jours de confinement ont pu nous libérer quelque peu de cela, mais nous pourrions être tentés de compenser dès que possible par des achats compulsifs pour « se faire du bien » comme nous le disons. Certes notre humanité peut se sentir menacée par des cataclysmes, des désastres naturels, mais elle l’est aussi par l’égoïsme de tout un chacun quand l’homme est autoréférencé et s’isole dans sa propre conscience. Mais nous gardons l’espérance car, écrit le pape, « cependant, tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer, au-delà de tous les conditionnements mentaux et sociaux qu’on leur impose. Ils sont capables de se regarder eux-mêmes avec honnêteté, de révéler au grand jour leur propre dégoût et d’initier de nouveaux chemins vers la vraie liberté. » (N° 205) Aussi le pape nous met devant notre responsabilité : « Il n’y a pas de systèmes qui annulent complètement l’ouverture au bien, à la vérité et à la beauté, ni la capacité de réaction que Dieu continue d’encourager du plus profond des cœurs humains. Je demande à chaque personne de ce monde de ne pas oublier sa dignité que nul n’a le droit de lui enlever. »

Pour prendre un nouveau départ, comme cela a déjà été noté, la communauté de base, soit chacun de nous, peut avoir un vrai impact. Le moindre acte bon élève le monde. Ramasser quelques détritus comme le faisait Carole dans les rues de Chartres, sert la planète. Limiter l’usage de l’eau pour sa douche économise ce bien précieux. Refuser de jeter de la nourriture par une meilleur gestion de ses achats et de son réfrigérateur est un acte vertueux. Et combien d’autres encore sont possibles et à notre portée. Le pape insiste sur notre époque comme l’espace pour un hommage à la vie qui est lié à la justice et au partage. Cela inclut une plus grande capacité à sortir de soi vers l’autre. Le pape nous affirme que « l’attitude fondamentale de se transcender, en rompant avec l’isolement de la conscience et l’autoréférentialité, est la racine qui permet toute attention aux autres et à l’environnement, et qui fait naître la réaction morale de prendre en compte l’impact que chaque action et chaque décision personnelle provoquent hors de soi-même. » (N° 208) Pour Dieu, chacun de nous est digne de confiance et possède des talents pour ce projet immense si nous acceptons de nous mettre au service du bien commun et de cette planète Terre.

Voici sur quoi le nouveau défi éducatif écologique peut se fonder, non pas juste choisir de bien manger et de ne pas jeter, mais une attitude qui jaillit du coeur, éclaire la conscience, met en relation, fait désirer un nouveau mode de vie. C’est avant tout le rôle des parents dans l’unité familiale car là l’enfant découvre la valeur de l’amour et de l’amitié, fondements pour une écologie durable. Là encore l’enfant découvre sa responsabilité par la confiance que lui font ses parents, se voit charger d’un espace qui lui est confié, est éduqué à contempler la nature et à chérir tout être vivant, rend grâce dans la prière personnelle et familiale auprès de Dieu. Là il est éveillé au bien et apprend à refuser les faux dieux de cette société qui, certes brillent de leurs feux artificiels, mais n’apportent pas le bonheur, juste un peu de plaisir souvent si éphémère.

Tout cela appelle une conversion écologique mais comme le sujet est encore riche, je vous en réserve la primeur pour demain mercredi. Que ce jour merveilleux vous donne quelques occasions de bénir Dieu pour la nature.

Un ajout maintenant lié à l’actualité Covid : hier lundi, le Conseil d’Etat s’est prononcé clairement contre les décisions gouvernementales interdisant les célébrations en déclarant qu’elles sont une grave atteinte à la liberté de culte et possiblement illégales. Il demande que les bonnes mesures sanitaires soient prises. Quelles seront donc les mesures imposées en ce sens ? Huit jours pour nous le dire ! Nous prions bien entendu pour les victimes du virus, le personnel soignant que nous n’oublions pas, avec le désir de retrouver nos assemblées de prière et liturgiques qui sont le coeur du culte catholique.

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, mois de Marie, prions :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André