Message de Monseigneur Christory du vendredi 22 mai 2020. « Avec sainte Rita, dans l’attente du feu de l’Esprit Saint ! »

Chers amis et diocésains d’Eure & Loir,

Nous venons de fêter l’Ascension du Seigneur Jésus-Christ, ce moment historique de sa vie qui lui rend toute Gloire, et qui signifie pour chacun de nous que la porte du Ciel est ouverte, qu’une place nous y est préparée, que notre véritable destinée est là, que tout l’amour que nous aurons donné ici-bas sera ressaisit dans la perfection de Dieu, que tout y sera accompli. Pour le moment nous écoutons Jésus nous demander de nous aimer les uns les autres, contrairement à France Info qui disait de nous protéger les uns des autres ! J’en profite pour remercier ceux et celles qui préparent leur église pour la reprise des célébrations en les nettoyant, marquant des itinéraires de circulation, en plaçant les sièges à une juste distance pour que nous y soyons bien ensemble pour vivre l’eucharistie. Bravo !

En ce vendredi, je voudrais conclure avec vous mes messages sur l’encyclique Laudato Si du pape François qui parle de l’écologie intégrale. Mais avant cela, comme nous sommes le 22 mai, je fais mention d’une très belle sainte italienne du XVème siècle, fort aimée partout, Sainte Rita de Cascia. Nous la voyons souvent en statue, religieuse vêtue de noir, avec une drôle de blessure sur le front. Souvent nous l’invoquons comme la sainte des causes désespérées. Mais savons-nous qu’elle fut aussi épouse et maman ? Elle est née en 1381 à Roccaporena en Ombrie dans cette belle campagne proche d’Assise. Ses parents, Antonio Manchini et Amata Ferri étaient de pauvres paysans, lui transmirent l’amour de Dieu. Elle fut l’enfant du miracle, une grossesse très tardive, une enfant unique. Bébé on aperçut des abeilles lui apporter du miel sur la langue. Ses parents la marièrent tôt car ils étaient âgés quand elle naquît et ils craignaient pour son avenir. Pourtant elle souhaitait entrer en religion. Son époux, Paul Mancini, était un de ces chefs de clan qui dominaient la contrée, violent et autoritaire. Elle décida de l’aimer et de prier pour sa conversion. Ils eurent deux garçons et cet homme peu à peu eut un coeur nouveau et devint doux au point de ne plus porter ses armes. Un drame arriva, il fut assassiné par des ennemis jaloux. Rita affligée craignait surtout que ses deux fils maintenant adultes ne se vengent au nom de la Vendetta. Elle priait pour eux afin de leur épargner l’enfer, peine qu’ils subiraient si ils mettaient en oeuvre un tel plan maléfique. Or ils moururent tous les deux de maladie dans l’année. Enfin libre, sûre qu’ils étaient tous au Ciel, elle entra au couvent non sans mal car elle était déjà une femme mûre, sans dot à apporter au couvent, pas aussi malléable que les plus jeunes et fort avancée dans la vie spirituelle. Il fallut un vrai miracle pour que le monastère l’accepte. Là, simple soeur, elle vécut une expérience mystique originale : d’une couronne d’épines peinte sur un tableau, une épine sortit et frappa son front y laissant une plaie suppurante et malodorante toute sa vie. A cause de cela, et aussi de sa vie avancée en sainteté, certes fort humble, elle se retrouva mise à l’écart dans sa propre communauté. Cependant sa prière portait beaucoup de fruits et sa réputation se fit de son vivant, beaucoup de personnes venant demander conseil, prière et guérison. Jusqu’à son agonie, elle a 76 ans, en plein hiver, la ville enneigée, elle demande à sa cousine une rose que celle-ci trouvera effectivement dans la jardin familial. Son crucifix fut toute sa vie ce qu’elle appelait son Evangile car tout y est dit.

Cette sainte nous a rapproché de saint François d’Assise que Rita aimait beaucoup. Le pape François dans son texte rappelle l’adage spirituel sur la sobriété « Moins est plus » comme règle d’un nouvel art de vivre écologique. Ce sera passionnant de réfléchir à ce qu’est la spiritualité écologique, fondée sur une relation à la nature où l’on peut retrouver Dieu créateur présent et agissant. La sobriété offre une plus grande liberté. Cela est difficile à comprendre puisqu’une société fondée sur le paradigme techno-économique affirmera a contrario que la vraie liberté se réalise dans la possibilité de posséder et de consommer sans se limiter. Il est frappant lorsque l’on consulte un site de vente en ligne pour un certain produit que l’on mette sous vos yeux d’autres objets avec l’argument suivant : « ceux qui se sont intéressés comme vous à ce produit se sont laissés séduire par ces autres. ». La sobriété est la voie avant-gardiste d’un bonheur qui se réjouit de ce qui est simple, en recherchant à fortifier les quatre relations qui tissent une véritable écologie intégrale : avec soi, avec les autres, avec la nature et avec Dieu créateur de ce qui nous entoure. L’homme est tiré de la terre, de l’humus dit la Bible, d’où sa vocation à l’humilité, vertu nécessaire à un équilibre dans nos relations, malheureusement vertu en voie de disparition parmi l’élite formée dans les grandes écoles où l’on apprend à être des leaders en vue du pouvoir et non pas en vue du service d’autrui. « La nature est pleine de mots d’amour » dit le pape François. Par la contemplation, toute personne humble qui écoute son coeur et la nature peut entendre ces mots d’amour puisque nous croyons que l’oeuvre de création est un fruit direct de l’Amour divin. Le christianisme est justement une religion de l’incarnation, car Dieu s’est fait chair, a pris corps à partir de cette nature dans le sein d’une femme, la Vierge Marie. Le fait que Dieu par son Verbe, par qui tout a été fait, touche la matière et se donne par la matière dans le pain et le vin qui deviennent son corps et son sang dans le mystère eucharistique, ce fait frappe notre intelligence pour nous dire tout le bien que représentent les êtres vivants. L’eucharistie est célébrée le premier jour de la semaine qui est aussi le premier jour de la création pour le livre de la Genèse. L’eucharistie est le sacrement de la nouvelle alliance qui sauve toute l’humanité du péché.

Ecoutons encore ce que dit le Saint Père : « Le Seigneur, au sommet du mystère de l’Incarnation, a voulu rejoindre notre intimité à travers un fragment de matière. Non d’en haut, mais de l’intérieur, pour que nous puissions le rencontrer dans notre propre monde. Dans l’Eucharistie la plénitude est déjà réalisée ; c’est le centre vital de l’univers, le foyer débordant d’amour et de vie inépuisables (…) L’Eucharistie unit le ciel et la terre, elle embrasse et pénètre toute la création. » (N° 236) Quel mystère magnifique ! Prions pour que de jeunes hommes soient nos prêtres de demain. Nous avons tant besoin de la Parole et des sacrements. Nous attendons en ces jours les directives du gouvernement pour reprendre nos célébrations publiques de la sainte Messe. Cela nécessitera la mobilisation du plus grand nombre pour accueillir et animer nos célébrations en ces mois de confinement déconfiné. Je ne peux que vous encourager à contacter votre curé pour exprimer votre disponibilité. Je vous en remercie.

Maintenant entrons dans la neuvaine de prière vers la Pentecôte. Elle nous fait désirer les dons du Saint Esprit. Prions en ce sens chaque jour, demandons au Père sa venue, puisque Jésus l’a promis, « combien plus le Père enverra-t-il l’Esprit à ceux qui le lui demandent. » (Lc 11,13)

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Et, en ce mois de mai, tournons nous vers la Vierge Marie, Reine de la création pour la prier avec l’Angelus :

V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, ….

V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen

Donnez au Denier de l’Eglise

Avec le confinement, notre diocèse voit ses ressources s’effondrer. Le Denier demeure LA ressource de l’Eglise nécessaire à la mission ! Merci car nous vous savons attachés à l’Eglise en Eure & Loir. Soyez bénis !

Mai, le Mois de Marie

Traditionnellement ce mois est pour la Vierge Marie. Allez dans votre église la prier avec le chapelet, mettez y un cierge. Dans nos familles, tournez vous avec confiance vers elle. Sa prière est puissante auprès de Dieu Père.

publié par Pierre-André