Message de Monseigneur Christory du 31 juillet 2020. « Obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints ! »
Que l’été est beau lorsque la pluie a cédé la place au soleil et que ce dernier brille ! Mes souvenirs de camps scouts sous la pluie de juillet me semblent bien lointains. En ces jours, comment ne pas être sensible aux agriculteurs dont les terres sont desséchées et les grains bien secs, aux éleveurs qui doivent donner au bétail le foin mis en réserve pour l’hiver ?
Le climat peut être rude en France, même si notre pays bénéficie d’une situation géographique unique. Certains demeurent convaincus que le réchauffement est une invention voire un complot. Cela n’est pas ma perception et nous sommes donc dans une urgente nécessité de nous réinventer pour vivre en émettant moins de CO2 : se limiter en carburant, en climatisation, en chauffage sont désormais des nécessités. À quand la suppression du chauffage des terrasses extérieures des brasseries ? Je m’en suis toujours étonné, et l’État parle de 2021. La terre a besoin de bénédiction et nous pourrions reprendre les belles célébrations des rogations, processions et prières campagnardes, qui étaient l’occasion de demander la pluie et de bonnes récoltes. Mais cela n’a de sens vis à vis du Seigneur que si les mêmes agriculteurs reprennent le chemin de l’église du village pour aller prier et vivre la messe. Les rogations expriment un acte de foi en Dieu qui prend soin de ceux qui l’adorent en vérité. Elles ne sont ni une superstition et ni une recette miracle. Elles appellent un nouveau changement de vie dans les campagnes pour nous remettre devant le Seigneur, le bénir pour la terre, les plantes et les animaux. Elles demandent un soin de la création toujours plus adapté au respect de la nature telle que Dieu nous la confie, pour nous aujourd’hui, mais aussi pour les générations à venir demain. C’est un patrimoine sur lequel nous devons veiller si nous voulons le transmettre. L’homme travaille la terre, mais Dieu donne la croissance. Nous savons que les sciences expliquent beaucoup le développement des plantes. Mais l’Évangile dit : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. » (Mc 4,26-29) Oui, il y a le mystère de la vie qui jaillit et qui donne la nourriture aux hommes comme à tant d’êtres vivants. Contemplons cette réalité qui est toujours un mystère pour nous, et prenons le temps de la bénédiction et de l’action de grâce. Cet été, lisons avec un nouveau regard l’encyclique Laudato Si du pape François, et discutons-en.
Cette semaine estivale est le moment qu’a choisi le gouvernement pour un nouveau vote de la loi de bioéthique. Après un premier passage au parlement, c’est maintenant l’heure de vérité. Il demeure frappant de constater que les médias admirent les avancées audacieuses de la science. La loi fait référence à des principes éthiques sans les préciser. Ces derniers sont en réalité, sur le modèle anglo-saxon, de plus en plus libertaires : ce qui est réalisable techniquement peut être fait librement. Notre ministre de la santé affirmait que « le projet de loi porte en lui des avancées sociales, sociétales, médicales et scientifiques. » Avec une telle assurance, on peut se demander si d’autres avis seront entendus par la majorité parlementaire. Entre deux lois, on aura eu soin de travailler l’opinion publique pour que ce qui était impensable hier soit dorénavant considéré comme un bien. Le « jeu » politique – mais le sujet n’est-il pas trop grave pour parler d’un jeu ? – est de faire deux pas en avant puis de calmer les réactions par un pas en arrière. Les promoteurs du « toujours plus » (pour un prétendu « mieux ») avancent leur pion d’une case, comme s’il s’agissait d’une partie d’échecs. Dans le silence, presque l’indifférence, voici bientôt légalisée la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes, vivant seules ou en couple de femmes, sans réelle volonté de l’État de vérifier la capacité psychologique des adultes à assumer les conséquences de ce choix. Les couples hétérosexuels sont pourtant soumis à un long parcours en vue d’éprouver la solidité de leur demande d’adoption. Désormais, pour des femmes vivants seules ou en couple de femmes, il sera possible, au gré de leurs envies, d’enfanter : l’enfant, conçu sans père, viendra combler un désir de maternité. Que le désir de maternité soit inscrit au cœur de toute femme est une évidence. Mais on ne peut « fabriquer » un enfant qui n’aura pas de père. Il en sera privé d’avance et il lui appartiendra d’assumer cette souffrance et cette injustice. La loi n’est pas encore disposée à autoriser la gestation pour autrui dans un couple de femmes ou hommes. Mais patientons : au nom du droit de tous à avoir droit à tout, et surtout ce qu’il veut, le sujet sera bientôt d’actualité. Le monde s’emballe, l’avortement se généralise et se banalise, pourtant nous constatons le désarroi dans la vie de beaucoup. Personnellement je souhaite du bonheur à toute personne quel que soit le cadre de sa vie. Cependant je crains que l’on prépare des générations de personnes en manque de repères et dont l’existence sera, dès la conception, marquée par la blessure d’une relation parentale non ajustée. Le péché originel pourrait se résumer ainsi : l’homme quitte la logique du don, qui est celle de Dieu, pour une logique du manque. Voici que désormais il passe de la logique du manque à la logique d’appropriation. La vision anthropologique de la vie humaine proposée par la Bible et développée par l’Église catholique donne l’espérance que la famille formée d’un homme et d’une femme accueillant des enfants est le modèle stable et sain pour le développement personnel. La foi en est le pilier pour tenir dans l’amour par les sacrements, la prière et le pardon. Sainte Teresa de Calcutta disait que la « Parole d’honneur », appelée Besa en Albanie pays de sa jeunesse, était inviolable et que l’on préférait mourir plutôt que de la trahir. Elle avait donné sa parole à Jésus dans son engagement religieux. Les couples qui s’engagent dans le mariage devant Dieu ne devraient le faire que s’ils sont décidés à vivre leur foi dans l’Église. La prière personnelle et conjugale leur donnera la force spirituelle de ne jamais remettre en question leur parole d’honneur prononcée dans l’échange des consentements. L’Amour authentique va jusqu’à la Croix, celle que Jésus porte avec nous. Cet amour nous prépare au Ciel qui sera notre ultime destinée. Le seul rendez-vous à ne pas manquer est bien celui de notre entrée dans la vie éternelle.
Ces jours d’été nous offrent enfin des moments de joie amicale et familiale. C’est le temps d’un surcroît d’insouciance. Pourtant l’avenir économique de beaucoup de personnes sera incertain à la rentrée. Nous travaillerons au mieux pour notre société et nous prions pour ceux et celles qui feront face aux difficultés. Une certaine insouciance gagne certains jeunes qui veulent s’affranchir du danger du virus. On ne compte plus les témoignages de fêtes où la prudence est oubliée. Pourtant la circulation du virus continue surtout lorsque beaucoup de porteurs sont asymptomatiques tout en étant possiblement contaminants. L’Église maintient en ses lieux de célébrations et de rencontres sa vigilance par respect et par charité des personnes plus fragiles. La procession chartraine du 15 août pour la grande fête de l’Assomption sera haute en couleur. Nous attendons des autorités la validation de notre déclaration de manifestation. A chaque fois, nous nous mettons sous le voile de tendresse de notre Mère Céleste pour lui confier nos vies, nos familles, notre pays et notre Église. Cette année, nous serons masqués, pourquoi pas aux couleurs de la Vierge, ce qui ne sera pas un obstacle pour chanter nos litanies et nos hymnes.
En octobre, nous vivrons un nouveau mois missionnaire. Ce mois est traditionnellement dédié à la Vierge Marie. À Lourdes, c’est le temps du grand pèlerinage du rosaire qui sera modifié cette année pour cause de pandémie. Dans le diocèse de Chartres, je vous proposerai de prier quotidiennement au sein de votre foyer, pourquoi pas le soir en famille, la belle prière à Notre Dame du Sacerdoce que voici :
Vierge Marie, Mère du Christ-Prêtre, Mère des prêtres du monde entier,
vous aimez tout particulièrement les prêtres,parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils Unique.
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,et vous l’aidez encore dans le Ciel.
Nous vous en supplions, priez pour les prêtres !
« Priez le Père des Cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson ».
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres
qui nous donnent les Sacrements,
nous expliquent l’Évangile du Christ, et nous enseignent à
devenir de vrais enfants de Dieu !
Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père
les prêtres dont nous avons tant besoin;
et puisque votre Cœur a tout pouvoir sur lui,
obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints ! Amen.
C’est ensemble que nous prions pour recevoir des prêtres. Prier cette prière tous les jours donnera à des garçons l’idée de se poser la question de l’appel. Elle ouvrira le cœur des parents à cette possibilité. Elle unira ce foyer à toute l’Église qui vit son chemin de Salut par les sacrements. Nous aimerions imprimer cette prière sur de jolies cartes avec une image de la Vierge Marie. Pour cela, je vous propose de m’adresser une photo de qualité d’une œuvre représentant la Vierge, si possible exprimant un lien aux prêtres, (en indiquant d’où elle vient) que vous découvrirez sur vos routes de vacances. Nous ferions un choix parmi vos belles photos pour réaliser notre carte de prière.
Avec la Vierge Marie, livrons-nous à l’Amour.