Message de Monseigneur Christory du vendredi 14 août 2020. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie en abondance. »
Demain 15 août, nous célébrerons l’Assomption de la Vierge Marie. Mais nos pensées et nos prières vont tout d’abord vers le Liban, le pays du Cèdre, où Notre-Dame du Liban est tant priée par les chrétiens maronites.
Ces frères et sœurs catholiques ont pour la divine liturgie le rite maronite et, depuis le Ier siècle sont fidèles au Christ et vivent leur foi en lien avec Rome. L’Église libanaise s’est, a u cours des siècles, fait remarquer par son courage : elle a tenu ferme, notamment face à l’Islam. Dans les années 1980 le pays fut éprouvé par la guerre qui suscita des divisions alors que les religions y vivaient en relative harmonie. J’ai eu la chance de le visiter avec un groupe de l’association Aide à l’Église en détresse (AED) en octobre 2017. Ce voyage nous a permis de rencontrer des acteurs de la charité œuvrant dans des quartiers très défavorisés de Beyrouth, des sœurs qui animent des écoles catholiques admirables recevant des élèves de toutes confessions, des patriarches qui guident les communautés et favorisent l’entraide. Depuis les guerres en Irak et en Syrie, plus d’un million et demi de personnes s’y sont réfugiées, ajoutant une charge économique considérable pour ce petit pays.
Or voici que le quartier du port explose. Une enquête détaillée doit être conduite. Mais il semble que la cause soit due à un stockage inconscient de produits hautement explosifs, et cela malgré les mises en garde nombreuses faites aux autorités. Le laisser-faire, les arrangements douteux, le poids de l’argent et d’autres ingrédients d’une aberrante mauvaise gestion ont conduit à un drame. Le quartier chrétien tout proche paie un lourd tribut, une douzaine d’églises sont détruites. Une vidéo montre un prêtre célébrant la messe lorsque l’église s’effondre sur lui. Trois grands hôpitaux chrétiens sont endommagés. Nous ne pouvons pas rester insensibles et notre soutien spirituel et financier doit s’exprimer non pas uniquement par une aumône mais par une véritable aide. Si plusieurs ONG aident les libanais, à titre personnel, j’encourage volontiers l’AED. Les pieuses pensées ne suffisent pas et ceux qui portent la responsabilité du monde doivent s’engager résolument, non pour leur avantage mais parce que nous sommes humains et solidaires.
Le drame de Beyrouth s’est déroulé à quelques jours de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie. L’État français accorde un jour férié : il nous faut entrer dans la juste compréhension du repos auquel nous sommes invités ce jour-là. La Vierge Marie a accompagné son fils Jésus durant sa vie, trente années cachées à Nazareth, puis trois années de vie publique. Elle l’a accompagné sur le chemin du calvaire, a assisté à sa crucifixion sur la Croix infâme, puis l’a retrouvé ressuscité jusqu’à son ascension. Ensuite elle a vécu, comme un disciple, auprès des apôtres, dans la prière, à l’écoute de la Parole, confortant par sa présence rassurante les premiers chrétiens, jusqu’à la fin de sa vie. Les dernières années de la vie de Marie ne sont pas décrites dans le Nouveau Testament mais des traditions rapportent qu’elle s’est endormie dans la mort sans que son corps ne se corrompe car elle était sans péché. Alors Dieu l’a élevée au Ciel avec son corps. Les apôtres avaient été prévenus et purent entourer son départ. Nos frères orientaux appellent ce moment la dormition. Cette tradition, très ancienne, a été reconnue par l’Église lors de la proclamation du dogme de l’Assomption en 1950. Un dogme est une expression concise d’une vérité que nous croyons fermement. On peut dire que le dogme est à la foi ce que le diamant est au carbone. Un concentré assuré. Ce dogme nous fait espérer notre propre chemin au Ciel. Puisque Marie est entrée dans la Gloire divine, voici notre projet : la rejoindre auprès de Dieu. Elle a eu ce privilège car elle fut en toutes choses associée au pèlerinage terrestre de son Fils Jésus. Elle a bénéficié du Salut par anticipation. De cette fête, nous entendons l’appel pressent de l’Esprit Saint à la conversion afin de rejeter tout mal et nous fier à notre maman du Ciel. Elle redit inlassablement les paroles prononcées à Cana « Faites tout ce qu’il vous dira ! ». (Jn 2, 5). À Chartres, nous portons en procession le reliquaire du Voile de la Vierge, offert en 876 par le roi Charles le Chauve au chapitre de la cathédrale. Nous aimons chanter à Notre-Dame notre confiance par cette prière du IIIème siècle : « sous ton voile de tendresse, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. » La vraie dévotion envers Marie honore son Fils, notre Seigneur, et touche le cœur de Dieu. Les cœurs de Marie et de Jésus sont intimement unis, tellement que l’on a pu parler du « cœur de Marie et de Jésus ». Ils vivent à l’unisson accueillant en leur cœur les enfants de Dieu qui ont foi. Utilisons quotidiennement notre chapelet pour prier Jésus en présence de la Vierge.
C’est à la Vierge Marie que nous confions notre pays, la France. À la suite du vœu du roi Louis XIII, consacrons-le à Marie. Implorons Marie de protéger notre pays, et de nous garder du mal. Comment en évoquant cela, ne pas penser aux choix dramatiques de nos décideurs politiques comme l’amendement voté dans la discrétion, à la va-vite et de nuit, autorisant la mise à mort de bébés parfaitement sains, au seul motif que la mère serait dans une situation de « détresse psychosociale », et cela jusqu’au terme de la grossesse soit neuf mois. Comment pourra-t-on tuer par empoisonnement un enfant pesant ses quatre kilos, juste parce que nous ne savons pas aider cette maman ? Où se situe le problème ? L’enfant est une personne humaine, pas un problème. L’argent peut manquer voilà le problème. La solitude ou l’isolement voilà le problème. Le rejet familial voilà le problème. Des études à achever voilà le problème. Notre société a soudainement trouvé des milliards d’euros face à la pandémie et ne saurait trouver comme solution que le crime. Et qui alors ira accompagner ces femmes oubliées avec leur souffrance post-avortement ? Qui ira les consoler quand elles seront seules ? Sûrement pas nos députés libertaires et inconscients qui créent des boulevards toujours plus larges pour la culture de mort. Car on ne règle pas un mal en en suscitant un autre. Il restera l’Église et ses prêtres pour offrir la consolation qu’apporte l’expérience de la Miséricorde divine. Il y aura ces frères et sœurs laïques qui écoutent et entourent celles qui sont laissées à leurs larmes. Voici pour nous un grand sujet d’engagement et de prière. Comment nous taire ? Nous sommes peu à espérer qu’une autre voie est possible, c’est la raison pour laquelle tous nous devons nous battre pour la Vie car elle est toujours un don à recevoir ensemble.
Ce 10 août, nous fêtions saint Laurent, mort assassiné brûlé vif. Diacre connu pour son extrême charité envers les pauvres, il nous montre que nos vies sont offertes si nous sommes disciples de Jésus. Le témoignage de la foi consiste en l’amour donné sans réserve aux autres. Si la société française doit évoluer, c’est vers plus d’amour et de fraternité. Que ces jours d’été soient emplis d’actes simples et beaux manifestant tout l’amour que le Seigneur vous donne pour, qu’à votre tour, vous l’offriez autour de vous.
Enfin, je suis heureux d’ajouter nos encouragements pour Monseigneur Laurent Percerou, jusqu’à présent évêque de Moulins, qui est nommé évêque de Nantes, grand diocèse très vivant, mais dont nous avons le souvenir récent de l’incendie de sa cathédrale. Monseigneur Percerou fut prêtre en notre diocèse de Chartres et sa nomination honore notre Eglise locale. Que Notre-Dame de Chartres veille sur lui et qu’il soit un évêque bon pasteur pour tous, voici ce que nous lui souhaitons.
Avec la Vierge Marie, livrons-nous à l’Amour.
Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Ensemble, prions l’Angelus.
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de sa résurrection, par Jésus, le Christ notre Seigneur.