Homélie du Père Jean-Pierre pour le 32ème dimanche du temps ordinaire

Chrétiens mes frères et sœurs, la fin de l’année liturgique s’approche. La Parole de Dieu de ce dimanche nous donne l’occasion de se tourner vers la fin des temps. Ce sera le grand passage vers ce monde nouveau que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Ce monde-là, est celui de la pleine communion entre la création et son Dieu. L’Évangile de ce dimanche nous invite à veiller car nous ne connaissons pas le jour ni l’heure du retour du Christ.

Déjà la première lecture, nous montre que la Sagesse de Dieu, c’est le Christ qui vient à notre rencontre. Il apporte à tous ceux qui le cherchent lumière, joie et espérance. Il illumine notre vie et nous montre le chemin. Le Christ nous rend capables de l’accueillir lorsqu’il se présente dans notre vie. Il se présente chaque jour et nous sommes invités à l’accueillir avec amour et prévenance. Notre foi doit être une recherche, un désir de Dieu, une ouverture de nous-mêmes qui nous remet en route chaque jour.

C’est aussi ce message d’espérance que nous retrouvons dans la deuxième Lecture. Au sein de la jeune communauté de Thessalonique, il y a eu beaucoup de deuil. Les chrétiens de cette communauté éprouvent un chagrin que l’espérance de la résurrection ne semble pas transfigurer. Aussi l’apôtre Paul entreprend de leur ouvrir les yeux sur ce qui se passe après la mort. Cela, il le fait au nom même de leur foi : “Nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité” ; c’est le cœur de la confession de foi chrétienne.

Paul exhorte donc les Thessaloniciens en leur affirmant que : Parce qu’il a ressuscité Jésus, Dieu ne peut pas abandonner à la mort ceux et celles pour qui son Fils a donné sa vie ; il les réunira à lui ; ils vivront dans sa communion ; nous serons pour toujours avec lui. Ce message de saint Paul se distingue des spéculations anciennes qui concernent une vague survie ou encore la réincarnation. Notre espérance en Jésus ressuscité s’enracine dans le témoignage des apôtres qui ont donné leur vie pour lui.

Quant à l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous parle précisément de l’avènement du règne de Dieu et du retour du Messie. Dans la parabole d’aujourd’hui, il se présente comme l’époux qui est attendu par dix jeunes filles. Celles-ci veillent pour partager la joie de la fête. Ce n’est donc pas l’heure terrible du châtiment mais bien plutôt l’heure de la joie. Mais l’époux tarde à venir ; il faut veiller, garder son cœur en état d’éveil. Cette lampe qui doit rester allumée c’est celle de notre amour. L’huile qui ne doit pas manquer c’est la Parole de Dieu et les sacrements qui nourrissent notre vie chrétienne. Si nous n’avons pas cette huile, notre lampe s’éteint, notre vie ne porte aucun fruit.

Frères et sœurs chrétiens, l’histoire de ces jeunes filles prévoyantes et imprévoyantes nous fait penser à une autre parabole de l’Évangile : il s’agit de cet homme prévoyant qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique. Il est comparable à un homme qui a bâti sa maison sur le roc et qui ne craint ni le vent ni les torrents. Par contre, l’insensé, l’insouciant qui a construit sur le sable s’expose à la ruine. Au lieu de construire sa vie sur Dieu, il a construit sur des valeurs qui n’en sont pas. Il nous fait penser à celui qui dit : “Quand j’aurai du temps, il faudra que je remette de l’ordre dans ma vie.” Pourquoi remettre à “quand j’aurai du temps” ou à “quand je serai à la retraite ?”

Oui, cet Évangile nous interroge et nous renvoie à notre propre vie : de quel côté sommes-nous ? Des prévoyants ou des insensés ? L’insensé a construit sa vie sur du sable. Il est victime de la folie de celui qui s’oppose à Dieu et qui l’a mis en dehors de sa vie. Il s’est détourné de Dieu. Les sages, les prévoyants sont ceux et celles qui ont choisi de s’installer dans la fidélité. Ils se sont nourris de la Parole de Dieu et des sacrements. Ils se sont donnés du temps pour la prière, ils se sont donnés du temps en mettant leurs charismes au service de la communauté paroissiale : comme catéchiste, choriste, visiter les malades, dans la pastorale du deuil, dans le nettoyage et le fleurissement de l’église…

L’huile de cette lampe qui doit rester allumée, c’est l’amour de Dieu qui doit imprégner notre vie. C’est ainsi que nous entretenons notre désir de Dieu et de son Royaume. Cette provision d’huile précieuse nous est offerte chaque dimanche à la messe. Le diocèse nous offre beaucoup d’opportunités en ce temps de confinement. La Parole de Dieu et l’Eucharistie sont une nourriture qui nous permet de rester en état de veille. Les prêtres de la paroisse se proposent de vous apporter cette nourriture spirituelle, en ce moment d’épreuves. Oui, c’est chaque jour que le Seigneur vient à notre rencontre pour nous modeler à son image. En ce jour, nous le supplions : “Toi qui es Lumière, Toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”.

Bon confinement en communion de prière. Surtout : « Gardons nos lampes allumées ».

publié par Pierre-André